Certes, il n’est un secret pour personne que l’accès aux hôpitaux et dispensaires publics et privés n’est pas facile pour diverses raisons qu’il serait probablement accablant d’évoquer ici. Cependant, les mises en garde périodiques des services du ministère de la Santé ou celles de l’Ordre national des médecins constituent des indications probantes de la prolifération des établissements sanitaires clandestins et surtout des exactions qui y sont commises, particulièrement dans les agglomérations urbaines. Un autre exemple frappant a été rapporté récemment dans la localité de Ntui, département du Mbam-et-Kim. Un enfant de sept ans aurait entrepris de circoncire un autre de deux ans son cadet. Dès la découverte de la forfaiture, la victime aurait été aussitôt conduite à l’hôpital et prise en charge conformément aux canons de l’art. Il n’y aurait pas eu heureusement, de dégât.
Des réalités de cette nature sont multiples et s’observent dans des domaines variés comme la santé mais aussi l’éducation, la cuisine ou la conduite automobile. Hormis les limites matérielles, financières ou bien celles dues à l’incivisme et à la quête de la facilité, l’ignorance expliquerait en partie les comportements imprudents, s’agissant particulièrement de la santé. Ceux qui exposent leur vie ou celles de leurs proches ont, dans la plupart des cas, pris l’habitude de recourir aux formations sanitaires non agréées. Tant qu’il n’ y a pas de problème, ils se disent : « on va faire comment ? » Ils ne mesurent ni les risques ni les dangers encourus jusqu’au jour fatal où survient le pire.
L’ignorance est le pire des maux. Cet adage popularisé sous des versions variées dans les sociétés grecques et romaines antiques comme dans nos sociétés traditionnelles peut valablement servir d’éclairage en vue d’un changement de mentalité au regard de comportements imprudents mettant en danger notre vie ou celle s de nos proches. L’écrivain et homme politique français Malraux l’a résumé en termes forts : « une vie ce n’est rien, mais rien ne vaut une vie. »Il n’est donc jamais superflu de prendre toutes les précautions pour sauvegarder une vie humaine.