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Dossier de la Rédaction

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Dérives, complicités

L’affaire Cofinest qui défraie la chronique, ces derniers temps, jette une lumière crue sur les attitudes et comportements répréhensibles de certains délinquants à col blanc qui écument sans façon l’activité de la microfinance au Cameroun En foulant aux pieds les règles de gestion prescrites en la matière par la Cobac. Avec le franc-parler qu’on lui connaît, Essimi Menye n’est pas passé par quatre chemins pour qualifier les faits : « détournement de fonds publics, distraction de l’argent déposé par les couches vulnérables… » Et le ministre des Finances de lancer cet avertissement : « il n’est pas question de laisser faire ».

Comment rester les bras croisés devant des exactions de quidams qui, obnubilés par le gain facile et au mépris des lois et règlements, autant que de l’éthique, se jouent de la confiance d’épargnants de bonne foi pour s’en mettre plein les poches. En s’assurant le silence, voire la complicité active ou passive des organes de gestion de l’entreprise. Au seul motif qu’ils sont des « actionnaires historiques ». On ne saurait comprendre autrement qu’un établissement affichant un capital d’un milliard de F – pas totalement libéré au demeurant – ait pu octroyer des crédits de près de … cinq milliards de F, pour l’essentiel à des actionnaires pas trop envahissants.

D’autant que les règles de la Cobac en la matière sont claires et ne pouvaient échapper à la perspicacité de personne : « l’encours global des engagements nets portés directement ou indirectement par un établissement assujetti sur ses actionnaires, administrateurs, dirigeants et personnel ne pourra excéder 20 % du montant des fonds propres nets de l’établissement ». Ces ratios ont pourtant été largement dépassés. Avec les conséquences qu’on sait et qui obligent désormais l’autorité monétaire à s’impliquer à fond pour sauvegarder les intérêts des épargnants. Pendant que ceux qui se sont illicitement enrichis sur le dos de ces derniers se la coulent douce. Leur seul « mérite » étant d’avoir imaginé un crapuleux stratagème.

Certes, il serait exagéré de tomber dans le piège d’une généralisation de mauvais aloi pour jeter l’anathème sur l’ensemble des établissements de microfinance du pays dont certains se distinguent par un service de qualité. En témoignent les quelque 258 milliards de F collectés annuellement auprès des épargnants ne pouvant accéder au système bancaire classique. Une performance non négligeable qui ne saurait pourtant occulter, encore moins absoudre les tourments épouvantables qu’imposent à de paisibles citoyens les égarements de quelques « brebis galeuses » qui éclaboussent une profession porteuse d’espoir par rapport à la croissance, à la création des richesses.

D’où la nécessité de resserrer le contrôle autour des 460 EMF exerçant sur le territoire national afin de soustraire des milliers d’usagers des serres de rapaces sans foi ni loi pressés de s’enrichir à tout prix. A tous les prix. Profitable à l’ensemble de l’économie nationale, l’assainissement et la stabilité souhaités de la microfinance ne devraient plus impliquer que les pouvoirs publics. Cette croisade doit également engager les efforts des milieux d’affaires généralement portés à se couvrir du manteau de la vertu. Abusivement.

 

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