Des instruments à en perdre haleine. « Abiali Percussions » y va de son énergie et de sa passion pour la musique traditionnelle camerounaise. Nkul, mvet, balafon, tambour, tam-tam... A chaque apparition du groupe, c’est une excursion sans fin à travers sons et rythmes du terroir camerounais. Aux sept membres fondateurs, Zoro Babel, Samy Manga, Dada Manu, Isaac Mende, Paulin Nguini, Venant Ntiomo et Willyam Ombe, s’ajoutent Mbassi Paco. Ces disciples de « maître » Amadou Kienou, icône burkinabé du tambour, se sont investis d’une mission : réveiller l’intérêt endormi d’une jeunesse, la nôtre, plus souvent férue de piano et de guitare électronique. Mais également aider l’Afrique à redéfinir son identité culturelle, au milieu de retouches de plus en plus modernes, influences des cultures occidentales.
Entre recherches et explorations, « Abiali Percussions » refait notre éducation. Musicale du moins.
Un aperçu de leur talent a été dévoilé au public du Centre culturel français le 4 février dernier. Les percussionnistes y ont présenté leur deuxième spectacle, « Ma conscience », suite du premier opus « Voyage initiatique ». Explications de Samy Manga, membre du groupe : « Nous avons fait un certain nombre de recherches à travers divers arts. Nous avons créé au final une sorte de comédie musicale. » Après être allés à la rencontre des rites et traditions du pays pour leur première prestation, l’heure est venue de les mettre en pratique aux yeux des autres. Chant, danse, poésie, théâtre, sans oublier la percussion, se confondent dans ce spectacle haut en… ablutions. « Abiali Percussions » a découvert, et désormais, veut transmettre. D’où l’initiation des jeunes aux métiers artistiques, trois fois par semaine à « l’Espace Oyenga » au quartier Efoulan à Yaoundé. Il reste tellement à découvrir.
