Ensuite, après la série de mesure prises en 2002 donnant trois ans aux EMF pour le respect de la réglementation dans le volet administratif, et cinq ans pour le respect des normes prudentielles, « la Cobac devait descendre sur le terrain pour le contrôle pédagogique afin de montrer à ces EMF, les règles à respecter, avant qu’on en arrive à ces dates butoir », explique-t-il. Malheureusement, il se trouve que la Cobac n’aurait pas assez de moyens pour effectuer ce travail de fourmi auprès de tous les EMF. Car, il faut rappeler que le Cameroun compte 500 établissements de micro finance, sur les 1000 qui existent dans la sous région Afrique centrale.
Conséquence du peu de contrôle, il y a un laisser aller dans le domaine. Pour cet expert financier, lorsqu’un EMF bat de l’aile, quelques mesures salvatrices, peuvent permettre d’éviter l’embarrassante situation d’administration provisoire, et celle, déshonorante de la pure et simple liquidation : « Maintenir les dirigeants historiques en place et leur demander de fournir un plan de remboursement des crédits accordés aux actionnaires historiques sur une durée de 2 à 3 ans ; fournir un plan crédible de recouvrement de créances compromises ; revoir le système d’information de gestion pour le rendre plus fiable ; mettre en place un mécanisme de délégation des pouvoirs du Dg produire un plan de restructuration prévoyant,n en plus des recouvrements susmentionnés, l’apport d’argent frais, avec l’entrée d’un actionnaire de référence telle qu’une banque locale qui prendrait quelques parts dans le capital ; mettre en place un comité de suivi des mesures, dans lequel on retrouverait la Cobac, le Minfi, l’association professionnelle ». Le remède de choc n’a pu être appliqué pour le cas Cofinest. Et même lorsqu’il faudra procéder à la liquidation, le choix des personnes est plus que capital. Car bien intentionné, le liquidateur peut permettre à l’EMF de renaître de ses cendres. Mal intentionné, c’est simplement… la fin de tout.