Et après quelques instants à ses côtés, on comprend pourquoi le tout nouveau général de brigade Hippolyte Ebaka est un homme assuré de viser l’objectif que le chef de l’Etat lui assigne en faisant de lui un officier général de l’armée camerounaise. En apprenant, assis dans sa résidence yaoundéenne où il regardait les nouvelles au JT, qu’il venait de rentrer dans ce cadre prestigieux de la Défense nationale, l’homme qui vit le jour à Bibey (Haute-Sanaga) il y a bientôt 58 ans a d’abord pensé à une blague.
« C’est Mahamat (Ahmed Mahamat, également promu général de brigade) qui m’a passé le téléphone et j’ai parlé quelque vingt secondes avec le ministre de la Défense. » Celui qui était jusqu’alors sous-chef d’Etat-major, en charge des opérations de l’armée camerounaise, s’est d’abord laissé aller à l’incrédulité. Quelque temps auparavant, c’est à sa retraite prochaine qui devait survenir en août qu’il pensait, après une carrière au front, notamment à Bakassi et dans l’administration des forces de défense.
Il ne battra donc pas en retraite. L’émotion qu’il transporte depuis le jubilé du cinquantenaire de l’armée qu’il a eu l’honneur de présenter en décembre à Bamenda devant le chef de l’Etat, a cédé le pas à l’objectif actuel. Il en discutera dès aujourd’hui avec ses chefs. Issu d’une promotion féconde (la même que les généraux Martin Tumenta et Ahmed Mahamat, baptisée « Jeunesse et responsabilité » sortie de l’Emia en 1977, le général Ebaka est donc tout à sa joie. Mais il tient à la partager en disant merci au chef des armées et en faisant un salut fraternel à ses supérieurs et à ses subordonnés, son épouse et ses sept enfants qui l’ont accompagné sur ce chemin difficile depuis tant d’années.