Le phénomène dont on ne maitrise pas les contours a provoqué la suspension des cours hier.
Que se passe-t-il depuis deux jours au CES de Kolleré ? Difficile de répondre avec certitude. Toujours est-il que depuis mercredi dernier, un fait inhabituel s’est invité dans les salles de classe de cinquième de cet établissement de Garoua 1er. Des élèves, précisément des filles, sont tombées en transe. La panique s’est mêlée, le directeur du CES a alerté des parents et même que son véhicule a été mis à contribution pour conduire les malades à la maison ou à l’hôpital. Hier, le phénomène a pris de l’ampleur. Les élèves ont commencé à tomber en transe en série. Des collégiens rencontrés sur le campus du CES font état de ce que, seule la classe de 3e allemande a été épargnée. Et avec cette déplorable évolution, difficile de cerner le nombre de filles qui se sont effondrées. 18, 20, voire 30, la panique a envahi l’établissement.
Le sous-préfet de Garoua 1er, Seidanou Ali, est venu aux nouvelles.
Le délégué départemental des Enseignements secondaires de la Benoué, Wangboussoum Pierre, s’est déporté sur le site. Et face à l’ampleur de la situation, il n’a pas hésité à transporter une victime dans son véhicule pour la conduire à l’hôpital régional de Garoua. Plusieurs parents alertés par les responsables de l’établissement ont pris la même direction avec, dans la banquette arrière de leur véhicule, une élève presque raide. Afin de mettre un terme à la panique qui s’est emparée du CES, le directeur a libéré les enfants pour qu’ils regagnent leurs domiciles. Reste que sur le terrain de sport situé à côté du CES, d’autres filles sont tombées en transe, et chaque fois, leurs camarades criaient et devenaient presque hystériques. La presse a accouru, les parents aussi.
Face à ce développement malheureux, le délégué régional des Enseignements secondaires pour le Nord, Hamadama Djafarou, a dépêché sur le terrain, l’inspecteur médico-scolaire, Hamida Abdoulahi, pour rechercher les causes exactes du phénomène et surtout, parcourir les antécédents médicaux des victimes afin de mieux les prendre en charge à l’hôpital. Autour du CES, certains pointent une crise d’asthme du doigt pour justifier cette anomalie. Du côté des élèves, on y voit la main du malin. Les commentaires vont en tout cas dans tous les sens. Sans prêter le flan à la confusion, le délégué régional du Minesec a créé hier, une cellule de crise. Elle va gérer ce phénomène qu’on dit récurent dans les établissements. Des infirmeries existent d’ailleurs ici et là, pour parer au plus pressé. Et en attendant le retour à la normale, la communauté éducative de Kolleré a été invitée à œuvrer pour le calme au sein du campus.
