Le raciste sud-africain Carel Boshoff vient de rendre l’âme.

L’ultra-raciste sud-africain Carel Boshoff est mort, il avait 83 ans. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Carel Boshoff était le fondateur d’Orania, cette enclave privée où vivent en autarcie des Blancs depuis la fin de l’apartheid.  La petite communauté d'environ 820 Afrikaners ultra-racistes refuse jusqu’à présent de se fondre dans la nouvelle Afrique du Sud multiraciale. Les obsèques du raciste auront lieu demain le 19 mars. Sûr qu’il n’ y aura pas grand monde.

 Carel Boshoff disait de la nation Arc-en-ciel qu’elle était comme l’arc-en-ciel lui-même, une illusion d’optique. Toute sa vie, il a cru et travaillé à la séparation des Noirs et des Blancs en Afrique du Sud. Il était le gendre de l’un des théoriciens de l’apartheid, l’ancien Premier ministre Hendrick Verwoerd, et il a participé à nombre de mouvements ultra conservateurs afrikaners, les premiers colons européens du pays. Quelques mois après la libération de Nelson Mandela, et la fin des lois d’apartheid, en 1990, il décide de fonder Orania. C’est une petite ville, détenue par une société privée sur les rives du fleuve Orange dans une région assez désolée du centre du pays, la province du Cap septentrionnal. Orania devait être le point de départ du « Volkstaat », un « Etat du peuple » indépendant pour les Afrikaners d'Afrique du Sud. Un endroit où les Blancs vivraient entre eux. Orania a sa propre monnaie et les quelque mille personnes qui y habitent vivent en totale autarcie.

Dans l’idée de Carel Boshoff, Orania devait même devenir une sorte de Silicon Valley. Mais en Afrique du Sud ses idées sont extrêmement marginales. Et Orania est restée cette petite ville en dehors du temps, en dehors du monde. Pas de nature à effrayer le pouvoir sud-africain : Nelson Mandela était venu en 1995, et il y a 6 mois, c’est le président Jacob Zuma, membre de l’ANC et à ce titre farouche adversaire d’Orania qui lui avait rendu visite.