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Dossier de la Rédaction

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Etôk Kôss ou du poisson frais pêché à Yaoundé

Cette initiative est actuellement l’un des exemples les plus éloquents du potentiel aquacole, avicole et touristique du Cameroun. Il n’y a plus que sur les berges du Wouri ou au bord de la mer à Kribi qu’on peut gouter aux délices d’un poisson fraichement capturé cuit sur la braise ou dans un succulent ndomba. Même si elle n’est pas une ville côtière, Yaoundé dispose également son coin poisson frais. Du vrai. C’est le lieu dit Etôk Kôss (étang de poisson en langue bulo –Sud Cameroun-), au quartier Simbock. Une petite merveille de l’aquaculture nationale. A quelques mètres des bâtiments qui abritent ce lieu devenu mythique pour certain, on dirait une bourgade avec les pieds dans l’eau. En réalité, Etôk Kôss est le fruit d’une exploitation fort avantageuse d’un marécage. Actuellement, le site compte dix étangs, d’au moins 2.000 m² chacun dont la population varie entre 4.000 et 18.000 têtes. La structure procède à un minimum de 200 captures par jour, entièrement consommées sur place. Au moins un qui ne vient pas vider davantage un marché national du poisson déjà suffisamment asphyxié.

Selon les dernières statistiques du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales, la production annuelle nationale du poisson est estimé à 160.000 tonnes. Et l’apport de l’aquaculture, entre 800 kg et 1 tonne, représente moins de 1%. Or, la consommation nationale est évaluée à 18 kg/habitant/an. Ce qui permet d’envisager une demande en poisson de 300.000 tonnes à l’heure actuelle et 400.000 tonnes/an d’ici 2015. Le pays se rabat en ce moment vers des importations, environ la moitié de ses besoins. En 2009, le Cameroun a importé 150.000 tonnes de poissons pour une valeur monétaire de 83 milliards de F. Une masse en nette progression, face à de maigres exportions évaluées a 148 millions de F seulement. Cette situation est l’une des multiples causes de l’actuel déficit budgétaire.

Etôk Kôss, c’est aussi une ferme avicole d’une capacité de 3.000 poulets, produits tous les 45 jours. Une production elle aussi entièrement consommée sur place, à quoi s’ajoute souvent cailles, oies, lapins, cochons dindes. La fiente obtenue de ces élevages est utilisée pour fertiliser les étangs de poissons. Bel exemple d’autosuffisance. Mais l’entreprise voit déjà au-delà : La commercialisation au Cameroun et dans la sous région, dès que l’opportunité se présentera. Elle travaille d’ailleurs ardemment pour cela. La cuisine ici est à la fois traditionnelle (la cuisine de grand-mère) et moderne (la table d’Emilia), tant dans le plat que dans les infrastructures. Le cadre offre des charmes aussi bien pour le palais que pour les regards. Les promoteurs disent mettre également en avant le côté tourisme et loisir. Le site est en pleine expansion. Il repose sur cinq hectares au total. Hôtel, manèges, espaces de détentes, vinothèques, bibliothèques sont actuellement en cours de construction.

L’expertise des promoteurs leur a déjà valu de recevoir des Brésiliens, Canadiens, Français et Israéliens entre autres, très intéressés par ce qui s’y fait, à en croire le directeur technique, Daniel Cisilaghi. Tilapias, silures et kangas sont les trois espèces de poisson qui s’y développement à merveille. Un Centre de formation aux techniques agropastorales (Ceftap) figure d’ailleurs parmi les multiples infrastructures que compte le site. Entre 500 et 1.000 personnes se restaurent à Etôk Kôss au quotidien, pour un taux de rentabilité évalué à 55%, selon le directeur général, Clément Ombala. Grâce à ce projet, le recensement des faiblesses de l’aquaculture au Cameroun est en passe de perdre un argument de poids : « l’absence de ferme aquacoles commerciales rentables, pouvant susciter l’engouement des opérateurs économiques à investir dans la filière ». Etôk Kôss, cette initiative privée prouve simplement le contraire.

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