Selon les dernières statistiques du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales, la production annuelle nationale du poisson est estimé à 160.000 tonnes. Et l’apport de l’aquaculture, entre 800 kg et 1 tonne, représente moins de 1%. Or, la consommation nationale est évaluée à 18 kg/habitant/an. Ce qui permet d’envisager une demande en poisson de 300.000 tonnes à l’heure actuelle et 400.000 tonnes/an d’ici 2015. Le pays se rabat en ce moment vers des importations, environ la moitié de ses besoins. En 2009, le Cameroun a importé 150.000 tonnes de poissons pour une valeur monétaire de 83 milliards de F. Une masse en nette progression, face à de maigres exportions évaluées a 148 millions de F seulement. Cette situation est l’une des multiples causes de l’actuel déficit budgétaire.
Etôk Kôss, c’est aussi une ferme avicole d’une capacité de 3.000 poulets, produits tous les 45 jours. Une production elle aussi entièrement consommée sur place, à quoi s’ajoute souvent cailles, oies, lapins, cochons dindes. La fiente obtenue de ces élevages est utilisée pour fertiliser les étangs de poissons. Bel exemple d’autosuffisance. Mais l’entreprise voit déjà au-delà : La commercialisation au Cameroun et dans la sous région, dès que l’opportunité se présentera. Elle travaille d’ailleurs ardemment pour cela. La cuisine ici est à la fois traditionnelle (la cuisine de grand-mère) et moderne (la table d’Emilia), tant dans le plat que dans les infrastructures. Le cadre offre des charmes aussi bien pour le palais que pour les regards. Les promoteurs disent mettre également en avant le côté tourisme et loisir. Le site est en pleine expansion. Il repose sur cinq hectares au total. Hôtel, manèges, espaces de détentes, vinothèques, bibliothèques sont actuellement en cours de construction.
L’expertise des promoteurs leur a déjà valu de recevoir des Brésiliens, Canadiens, Français et Israéliens entre autres, très intéressés par ce qui s’y fait, à en croire le directeur technique, Daniel Cisilaghi. Tilapias, silures et kangas sont les trois espèces de poisson qui s’y développement à merveille. Un Centre de formation aux techniques agropastorales (Ceftap) figure d’ailleurs parmi les multiples infrastructures que compte le site. Entre 500 et 1.000 personnes se restaurent à Etôk Kôss au quotidien, pour un taux de rentabilité évalué à 55%, selon le directeur général, Clément Ombala. Grâce à ce projet, le recensement des faiblesses de l’aquaculture au Cameroun est en passe de perdre un argument de poids : « l’absence de ferme aquacoles commerciales rentables, pouvant susciter l’engouement des opérateurs économiques à investir dans la filière ». Etôk Kôss, cette initiative privée prouve simplement le contraire.