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Dossier de la Rédaction

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L’affaire de tous

Lorsqu’il est apparu il y a quelque temps dans le septentrion, avec son premier lot de morts, le choléra passait pour être un phénomène local. Un foyer circonscrit. Une simple poche. Rien que cela Du moins, pouvait-on croire sur l’heure. C’était sans prendre en compte que si le monde – c’est-à-dire les cinq continents – est devenu un « village global » suivant la prédiction de Mc Luhan, à fortiori le Cameroun, dans cette perspective, ne représente même plus un quartier…

Qui plus est, s’agissant d’une infection aussi contagieuse que le choléra, le virus qui en est à l’origine n’a besoin, ni de passeport, encore moins de visa pour s’inviter à quelque point que ce soit du territoire national. Il en résulte que la maladie, désormais, s’étend sur l’ensemble du triangle national. Ce qui était du reste prévisible au regard du mouvement incessant des populations à travers le pays, tous modes de transport confondus. En d’autres termes, on se trouve en face d’une préoccupation nationale qui appelle une stratégie tout aussi globale. A l’échelle du Cameroun tout entier.

Avec une condescendance désinvolte et peu réfléchie, d’aucuns avaient décrit le choléra trop rapidement comme « une maladie de la saleté » à laquelle ne seraient exposées que les personnes d’origine modeste. Des « gens sales ». Comme pour signifier que les couches aisées de la population, elles, ne pouvaient en rien être concernées par ces « misères-là ». Depuis lors, les uns et les autres ont certainement eu le temps de se raviser, de revenir à plus d’humilité. De retrouver tout simplement la raison. Le brassage et l’interaction entre les hommes dans une société comme la nôtre sont tels que nul n’est véritablement à l’abri de cette maladie.

C’est donc l’affaire de tous. Et surtout, elle ne saurait être l’exclusivité des pouvoirs publics. Stopper l’avance du fléau et, à plus forte raison, l’éradiquer nécessite donc l’implication et l’engagement individuels de chacun. En ville comme à la campagne. Une prise de conscience collective qui, pour porter tous les fruits qu’on est en droit d’en attendre, devra s’appuyer sur des réflexes basiques d’hygiène dont on n’aurait jamais dû se départir. Le moment est tout indiqué pour restaurer et réhabiliter des slogans qui avaient cours au quotidien il y a des années et dont les retombées, sans être quantifiables, n’en ont pas moins été profitables. A l’instar de ce message simple, dépouillé, mais dense et porteur qui tapissait alors bien des murs : « les mains sont sales » (hands are dirty).

En clair, une intensification des actions en faveur de l’information, l’éducation et la communication s’impose. Avec tous les supports imaginables dans les lieux publics les plus divers. Notamment les écoles, les terminaux voyageurs, etc. Ceux qui ont plus de cinquante ans dans ce pays n’auront aucun mal à se rappeler sur les ondes nationales, les chants galvanisateurs portés par la voix fluette des élèves de l’école de Nkol Ewe au début des années 70. Le monde n’est-il pas un éternel recommencement ?

 

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