C’est l’une des annonces faites par le ministre des Finances lundi à Yaoundé au cours de la rencontre avec la mission du Fonds monétaire international en visite au Cameroun. Après Douala et Limbe, la mission du Fonds monétaire international (FMI) en séjour au Cameroun depuis le début de la semaine dernière est à Yaoundé. Dans le cadre des consultations au titre de l’article 4 des statuts du FMI, la délégation conduite par Mauro Mecagni a été reçue hier par le ministre des Finances (Minfi), Essimi Menye. Un exercice de surveillance habituel durant lequel le FMI, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD), passent en revue les actions de gestion budgétaire, économique et sociale conduites par le gouvernement. Durant les descentes dans les villes de Douala et Limbe, la mission s’est rendue au port de Douala, à la Cameroon Development Corporation (CDC) et à la Société nationale de raffinage (Sonara) où elle s’est entretenue avec les responsables sur l’état d’avancement de chacun de ces secteurs. Et c’est une bonne impression qui se dégage de l’avis du chef de mission : « Il y a une reprise assez consolidée de l’activité par rapport aux exportations et au trafic maritime. Les nouvelles activités sont en forte reprise dans le secteur du bois, de la banane, du caoutchouc, bref, la situation est meilleure qu’en 2009 et il y a du progrès par rapport à l’année dernière », déclare Mauro Mecagni.

Du braquage de Ecobank le week-end dernier au décollage de Camair co prévu lundi prochain, le Minfi, sans être exhaustif a présenté à la délégation les réalisations de 2010 et les actions en cours. L’emprunt obligataire, l’ajustement budgétaire, les cinquantenaires, le comice agropastoral d’Ebolowa, l’adoption de la loi sur le crédit bail, le recrutement de 25.000 diplômés dans la Fonction publique sont autant de sujets qui ont été portés à l’attention de la mission. Le Minfi n’a pas manqué de souligner la décision du chef de l’Etat de créer une banque agricole et une banque pour les petites et moyennes entreprises (PME).

Autre sujet sur lequel le Minfi a insisté, c’est la formule d’ajustement des prix du carburant à la pompe. En effet, l’Etat camerounais depuis 2007, supporte 200 F sur le prix du litre de carburant consommé à la pompe. « On risque de changer cette formule, car on se rend compte qu’elle n’intègre pas les éléments objectifs permettant à la Sonara d’améliorer sa gestion. On va revoir le calcul du prix à la pompe, en intégrant le coût de production à la Sonara.», explique Essimi Menye, qui relève que des discussions ont été engagées avec l’entreprise depuis août dernier.

Sur la question énergétique, le ministre des Finances a fait part des différents projets en cours pour améliorer l’offre. La construction de la centrale à gaz de Kribi qui tarde encore à se mettre en place. L’acquisition de centrales thermiques financée par les banques locales qui seront installées dans les villes de Bamenda, Mbalmayo et Ebolowa. La location d’équipements qui vont permettre d’augmenter de 60 mégawatts l’offre d’énergie dont 40 à Yaoundé et 20 à Mbalmayo. Avant le 31 mars prochain, date de la fin de son séjour, la mission du FMI devra se pencher sur ce dossier et beaucoup d’autres encore.