L’affluence est grande dans les ministères chargés de l’éducation, où les candidats ont investi les services pour obtenir le précieux document.
Un seul objectif, les grilles, dont l’ouverture est attendue comme la venue du messie. Quand à 11h, elles s’ouvrent enfin sur la cour arrière du ministère des Enseignements secondaires (Minesec) à Yaoundé, elles donnent le top-départ d’une course folle, menée par les plus rapides et les plus résistants. Dans cette bataille, certains y laissent même leurs chaussures. Regroupés devant le bâtiment principal de ce département ministériel, des hommes et des femmes brandissent dans la foule des demandes remplies à la main, et achetées quelque temps plus tôt avant l’entrée en trombe dans le ministère. Retirer son attestation de réussite au BEPC ou au CAP requiert patience, rapidité et précision. Cette guerre des nerfs est remportée par les premiers à s’aligner, mais la vraie victoire n’est savourée que quand l’on retire effectivement son attestation. Car dans la foule, des usagers venus pour le retrait de leurs attestations, comprises dans le dossier de recrutement des 25.000 jeunes à la Fonction publique, se mêlent à ceux qui n’en sont encore qu’au dépôt de la demande de ladite attestation.
Face aux bousculades, des forces de l’ordre chargées de la sécurité du ministère sont forcées de mettre de l’ordre dans la foule. Les plus vulnérables, femmes enceintes et personnes âgées, sont, bien sûr, privilégiées, bien que dans ce cafouillage, l’on discerne à peine les rangs. « On se met où ? Le rang là commence à quel niveau ? », s’interrogent quelques-uns. De longues heures séparent souvent ces usagers des portes 112 et 114, où, selon un communiqué, doivent être uniquement déposées les demandes d’attestation. Si la plupart de ces postulants à la Fonction publique s’en sont pris à la dernière minute pour cette démarche, au Minesec, on n’est pas vraiment surpris.
Le directeur des examens, des concours et de la certification, Bisse Bea, explique : « Nous nous attendions à cette affluence, qui coïncide avec notre période de préparation des examens. C’est pourquoi deux pôles de réception des demandes d’attestation ont été ouverts pour accueillir les 800 usagers que nous recevons en moyenne depuis deux semaines. » Il faut compter 48h pour se voir délivrer une attestation. En cas d’erreur lors de l’établissement de la demande – faute sur la session, l’examen, l’année d’examen ou la date de naissance - le délai est allongé d’au moins deux semaines, le temps d’établir une liste de rejet, et de reprendre la procédure. Des démarches que les usagers ignorent, parce qu’ils font fi au départ des différentes informations relatives à l’attestation, affichées dans les couloirs du ministère.
