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Dossier de la Rédaction

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Prévenir les accidents

Les campagnes de prévention et de sécurité routière se suivent et se ressemblent au Cameroun. Elles sont organisées à l’occasion des grands mouvements de populations – rentrées scolaires, périodes de fête –, ou en permanence à travers les brigades déployées par le ministère des Transports à divers points de nos axes routiers.

Pour des résultats plutôt négligeables jusqu’à présent, au regard de la multiplication des hécatombes résultant d’accidents de la circulation. Améliorer la sécurité routière s’imposant comme un impératif national, les pouvoirs publics restent déterminés à relever le défi. C’est sans nul doute le sens de la nouvelle initiative engagée hier par le ministre d’Etat, ministre des Transports Bello Bouba Maïgari. Les promoteurs des agences de voyage exerçant sur les axes routiers Yaoundé-Douala, Douala-Bafoussam, Yaoundé-Bafoussam devaient prendre part à une séance de travail hier au ministère des Transports. La rencontre avait pour objet le recyclage dont vont bénéficier, à titre gratuit, les chauffeurs professionnels et les responsables des 48 agences retenues, ceci dans le cadre des mesures de sécurité routière initiées par le ministère des Transports.


Il est significatif que l’initiative du MINT concerne en premier lieu les opérateurs des transports de passagers du fameux «Triangle de la mort» Yaoundé-Douala, Douala-Bafoussam, Bafoussam-Yaoundé. On estime en effet que 70 % des accidents de la circulation survenant au Cameroun sont enregistrés sur les axes reliant ces trois villes. Les statistiques indiquent en outre qu’au Cameroun 70 % des accidents de la route sont liés à des causes humaines et notamment au comportement des usagers de la route. Du rapport de l’Organisation mondiale de la Santé sur la sécurité routière publié en 2009, il ressort des constantes effrayantes en ce qui concerne le Cameroun : sur 100 conducteurs circulant sur nos routes, 70 % roulent sans ceinture de sécurité, 60 % ne respectent pas les limitations de vitesse et 70 % s’arrêtent au cours de leur voyage pour boire une bière. Conduite sans permis de conduire ou avec des permis «achetés», non respect des règles élémentaires du code de la route, conduite sous l’emprise de stupéfiants, fatigue au volant de chauffeurs routiers surexploités par des propriétaires préoccupés avant tout par leur chiffre d’affaires… les facteurs humains tiennent la vedette parmi les causes des accidents qui font tant de dégâts sur nos axes routiers.

L’action qu’entend mener le ministère des Transports en direction des conducteurs et responsables des agences de voyage est à encourager. Mais afin que les effets bénéfiques du recyclage envisagé soient véritablement ressentis, l’initiative devrait être portée à un niveau plus vaste. La mise en œuvre effective de la réforme du permis de conduire peut contribuer grandement à l’amélioration des comportements des principaux usagers de la route (automobilistes, camionneurs, motocyclistes). Pour autant qu’elle consiste en la «rationalisation de la formation dans les auto-écoles, de l’examen du permis de conduire et de sa délivrance» ainsi que le ministre en charge des transports en a défini les bases. Il sera nécessaire en même temps d’exercer un meilleur contrôle de la formation donnée dans les auto-écoles. De même s’impose l’impératif d’organiser des examens plus crédibles débouchant sur la délivrance du permis de conduire. Une autre mesure encore plus efficace de prévenir les accidents sur nos routes ne serait-elle pas l’institution du permis à points comme cela se fait sous d’autres cieux?

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