Les résultats de l’enquête 2011 sur le suivi et la mise en œuvre de la déclaration de Paris validé mardi à Yaoundé, révèlent beaucoup d’insuffisances sur l’utilisation de l’aide.

« L’aide au développement fait problème parce que son efficacité n’est pas celle que nous espérions. L’année dernière, nous avons reçu de tous les partenaires financiers et techniques, une aide de 400 milliards de F. On aurait pu recevoir plus, n’eut été les contraintes existantes». De l’avis de Dieudonné Takouo, directeur de la Coopération Nord-Sud et des organisations multilatérales au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), l’utilisation de l’aide au développement ne contribue pas encore à l’amélioration des conditions de vie des populations camerounaises. C’est également le constat fait dans l’enquête 2011 sur le suivi et la mise en œuvre de la déclaration de Paris, validée hier à Yaoundé. D’après celle-ci, la mobilisation effective des fonds destinés au financement des projets sur le terrain n’a pas toujours été à la hauteur des prévisions. Ceci se justifie par le fait que les projets à financer ne se déroulent pas convenablement sur le terrain. Il y a aussi le manque de coordination entre les administrations en charge de piloter les projets et les conditionnalités longues et complexes posées par les bailleurs de fonds.

Le Cameroun, en tant que bénéficiaire de l’aide publique au développement s’est engagé dans le cadre de la déclaration de Paris signée en mars 2005, à respecter cinq principes de base : l’appropriation, l’alignement, l’harmonisation, la gestion axée sur les résultats et la responsabilité mutuelle. Ceci dans le souci d’améliorer l’efficacité de l’aide au développement. C’est dans ce cadre qu’une enquête a été lancée le 24 novembre dernier, pour évaluer l’état de suivi et de mise en œuvre de cette déclaration. Hier, les acteurs au développement du Cameroun se sont retrouvés à Yaoundé pour apprécier les progrès accomplis depuis 2008. Selon Paul Tasong, le secrétaire général du Minepat qui a présidé l’atelier de validation, « les progrès enregistrés sont notables ». Il cite par ailleurs, la mise en place d’un cadre de planification stratégique unifié, comprenant la vision de développement 2035, avec la stratégie pour la croissance et l’emploi, la mise en place d’un plan de modernisation des finances publiques, d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption, l’accélération du processus de décentralisation et la révision en cours du code des marchés publics.

Le plus dur reste ces nombreux défis que le Cameroun doit relever pour améliorer l’éfficacité de l’aide qu’il reçoit de ses partenaires techniques et financiers. L’un d’eux est l’élaboration et l’adoption de la politique nationale de l’endettement publique ainsi que la stratégie nationale du partenariat au développement. De même qu’il faudra prendre des mesures correctives par rapport aux failles détectées dans l’enquête 2011.