Dans une salle multimédia du lycée technique de Nkolbisson à Yaoundé, les élèves ont troqué leurs cartables contre un ordinateur. Les yeux rivés sur l’écran du vidéoprojecteur, ils suivent un cours d’anglais avec une attention particulière. Cette technique adoptée par le corps enseignant de l’établissement préconise l’apprentissage par l’illustration, qui, si l’on en croit Djambong Takam, chef de centre de ressources multimédia du lycée, permet à l’élève, même le plus distrait, de se focaliser sur la leçon du professeur. « Plusieurs élèves ont reconnu que des cours de langue par exemple sont moins ennuyeux et plus faciles à assimiler grâce à des schémas préparés à l’avance par le professeur. Cela permet également de gagner en temps dans la dispensation du cours, mais aussi de favoriser la participation et donc l’échange entre élèves et professeur », a-t-il expliqué.
C’est pour obtenir de tels résultats que les experts du ministère des Enseignements secondaires et de l’Education de base réfléchissent sur la promotion de l’utilisation des nouvelles technologies dans l’enseignement au Cameroun. Des établissements pilotes, parmi lesquels le lycée technique de Nkolbisson, ont été répertoriés. 62 lycées sont dotés de 77 centres de ressources multimédia (CRM), pour un total de 634 salles informatiques dans tout le pays. L’ambition d’améliorer la compréhension et le rendement des élèves est bien là, mais elle devra faire face à bon nombre de défis. En première ligne, les infrastructures et le matériel technologique.
Si certains établissements, à l’exemple du lycée technique de Nkolbisson (151 ordinateurs, 11 vidéoprojecteurs dans 11 salles multimédia et une connexion Internet ADSL et VSAT), possèdent un parc informatique pouvant répondre aux attentes des enseignants et des élèves, ce n’est pas le cas dans toutes les régions du pays. Des statistiques, exposées par le Dr Martin Lolo, inspecteur de pédagogie au Minesec, chargé de cours à l’école Polytechnique, démontrent une variation dans la dotation des régions en outils informatiques. Le Centre, en tête de l’étude, détient près de 2.500 ordinateurs pour ses 459 établissements, contre 350 ordinateurs dans le Nord pour 90 établissements.
