26 ans. Pour tout parti politique, c’est un âge mûr. Et qui plus est, lorsqu’il assume le pouvoir de l’Etat depuis son avènement, il a acquis la sagesse nécessaire pour demeurer leader dans un environnement multipartiste où le combat politique contradictoire est ardu.

La consigne donnée par la hiérarchie du parti à l’occasion de la célébration de l’événement tient en un défi majeur : se remobiliser de manière forte pour le triomphe des idéaux et des options du Renouveau qui demeurent d’une actualité brûlante. En mars 1985 lors de sa naissance à Bamenda, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) avait en fait canalisé toutes les aspirations de liberté et d’épanouissement mises en hibernation pendant une longue période. Toutefois, jusqu’en 1990 le RDPC a été de fait, un parti unique opérant sans partage sur l’ensemble du territoire national. Avec la loi sur les libertés de décembre 1990 initiée par le président Paul Biya et votée par l’Assemblée nationale, la porte dès lors a été ouverte au multipartisme. Le RDPC devait désormais faire face à la concurrence. Celle-ci fut sans pitié au fil des années, à telle enseigne qu’au terme des premières élections législatives pluralistes de l’ère des libertés en mars 1992, le RDPC a dû s’allier avec un petit parti, le Mouvement pour la Défense de la République (MDR) pour s’assurer de la majorité absolue à l’Assemblée Nationale et conserver son leadership sur la gestion des affaires de l’Etat.

Depuis cette période, beaucoup d’eau a coulé sous le pont, le RDPC a su , au fil des ans, s’imposer comme le parti leader sur le scène politique nationale. Pourtant on ne peut pas dire que le parti se la coule douce, encore moins qu’il évolue sur un long fleuve tranquille. La crise économique, la mondialisation et les différents courants internes ont mis le parti à rude épreuve. Ce n’est donc pas sans raison que la circulaire du 21 mars 2011 relative au 26e anniversaire du RDPC convie à un « cessez-le-feu général au sein du parti ». A ce propos, le SG du Comité central, René Sadi a été clair à l’égard de ses camarades du parti. A l’occasion de cet événement, a-t-il déclaré en substance, « le temps est venu de mettre un terme aux combats de leadership, aux exclusions systématiques à la rétention de l’information, qui sont des attitudes nocives pour le parti. En clair il s’agit de mettre entre parenthèses les querelles intestines qui embarrassent et désorientent les militants, afin de se mettre résolument en ordre de bataille pour relever avec succès les défis de l’heure.

Le thème de réflexion pour cette année de célébration n’a pas été retenu au hasard. « Tous ensemble pour relever les défis de l’heure » constitue, à n’en point douter, un appel puissant de la hiérarchie du parti à une mobilisation sans pareille, indispensable pour faire bloc face aux attaques de plus en plus pernicieuses des forces diverses de l’opposition mais aussi d’une vague internationale dont le mot d’ordre est l’insurrection populaire.

La mobilisation autour des options fondamentales du Renouveau national est plus que jamais nécessaire en cette période délicate où les peuples se lèvent ici et là pour revendiquer une nouvelle façon de penser et un renouvellement de leurs dirigeants. Or l’originalité et la force du Renouveau national tiennent à la puissance de ses options et à leur capacité à franchir les âges. N’oublions pas que dès son avènement en 1982, le Renouveau a proposé au peuple camerounais la rigueur, la mobilisation, la libéralisation, la démocratisation, la justice sociale et la prospérité économique. Des options qui sont universelles et d’une brûlante actualité pour le Cameroun d’aujourd’hui. En cela, le Renouveau constitue une source d’inspiration intarissable. Voilà pourquoi l’appel à la mobilisation des militants, du parti en ce 26e anniversaire doit concourir à un seul but majeur : le triomphe du candidat naturel du RDPC, Paul Biya à la prochaine élection présidentielle.