Le chef de l’Etat et l’ambassadeur de France ont discuté hier des relations bilatérales, de la situation en Libye et en Côte d’Ivoire.

Une heure et 15 minutes. L’entretien d’hier entre le président de la République, Paul Biya et l’ambassadeur de France, était du genre « longue audience ». Et Bruno Gain s’en réjouit. Puisqu’il a pu échanger longuement avec le chef de l’Etat sur des sujets d’actualité. Et parmi ceux-ci, il y a évidemment les relations bilatérales entre la France et le Cameroun. Le diplomate français pense que la coopération franco-camerounaise ne s’est jamais aussi bien portée qu’aujourd’hui : « Nous sommes en phase de consolidation, mais également en phase de fort développement de ces relations. Ce qui montre bien la confiance que nous avons dans l’avenir de ce pays et dans son potentiel économique. Tout désigne le Cameroun pour devenir un pays émergent sans doute avant 2035. »

Allusion faite à la visite cette semaine au Cameroun, du directeur général de l’Agence française de développement (AFD), Dov Zerah. Visite « tout à fait réussie », du point de vue de l’ambassadeur Bruno Gain. Mais aussi à l’approbation, mercredi dernier, des grandes lignes du C2D de deuxième génération. Cette nouvelle phase du Contrat de désendettement et de développement sera signée dans les prochaines semaines. Mais déjà, l’ambassadeur de France a précisé que les financements générés dans ce cadre seront utilisés conformément aux orientations du gouvernement à travers le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi. L’accent sera donc mis sur l’agriculture, environ 128 milliards de F (60% du deuxième C2D) ; sur l’amélioration de la qualité de vie des populations à travers les infrastructures de certaines villes secondaires (34%), à l’instar de Garoua, Bafoussam ou Yabassi, pour un total de 73 milliards de F; Et sur la formation professionnelle, environ 10 milliards de F (4,6%).

Le président Biya et son hôte ont également échangé sur la situation internationale. Notamment les crises en Libye et en Côte d’ivoire. Bruno Gain a déclaré avoir fait part au chef de l’Etat des préoccupations du gouvernement français sur ces deux sujets. D’abord sur la Libye : « Notre souhait est de parvenir à un cessez-le-feu complet le plus rapidement possible pour essayer de trouver une solution négociée qui tienne compte à la fois des dispositions de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies, mais aussi des aspirations légitimes du peuple libyen». Paul Biya et Bruno Gain ont évoqué le rôle que pourrait jouer l’Union africaine en vue de faciliter une issue pacifique à cette crise. Ils ont également fait un large tour d’horizon de la situation en Côte d’Ivoire. Et de manière générale, l’ambassadeur de France a confié à la presse que son pays attendait du Cameroun, qu’il facilite l’aboutissement d’une solution pacifique, consensuelle. « Compte tenu de son poids non seulement au sein de l’Afrique centrale, mais au sein même du concert des nations africaines, je suis persuadé que le Cameroun peut orienter les choses dans la voie que nous souhaitons tous. »