Un forum organisé à leur intention mercredi dernier afin de favoriser l’intensification des échanges et s’armer dans l’optique des APE.
C’est un diagnostic alarmant, effectué sur fond de comparaison avec la Cedeao, par le Dr Richard Zogo Ekassi, coordonnateur du projet Re-Cemac (renforcement des capacités de la commission de la Cemac et des Etats membres) : les échanges intra Cedeao étaient de 9% dans les années 90, jusqu’en 98, où on a dépassé les 10%. Dans les années 2004-2006, on tourne autour de 8-9%. Dans la Cemac, par contre, le volume des échanges, selon Richard Zogo Ekassi, n’a jamais atteint les 4%. Pis, en 2006, on est resté en dessous de 1%. Qu’en sera-t-il quand les partenariats internationaux seront signés... Plusieurs facteurs expliquent cette situation préoccupante pour les organisations consulaires et patronales, des gouvernements : le déficit d’informations sur les débouchés, la non maîtrise des techniques et outils d’exportation, la base exportable peu fiable et peu diversifiée, etc.
Pourtant le temps presse. La signature annoncée des accords de partenariat économique avec l’Union européenne va mettre les pays de la Cemac dos au mur : s’intégrer dans le système commercial multilatéral, en participant aux négociations. Dans un contexte d’adversité, la Cemac s’est pourtant évertuée à mettre sur pied un marché commun susceptible d’accroître les échanges commerciaux entre ses Etats membres et à faire appliquer la politique commerciale commune en vue de promouvoir les échanges. C’est ainsi qu’elle a sollicité et obtenu le soutien financier et technique de la fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), à travers le projet Re-Cemac II, projet de renforcement des capacités qui en est à sa deuxième phase depuis 2009. Il vise notamment, la mise en place des centres de référence OMC au sein des chambres consulaires des Etats, le renforcement des capacités de la zone sur les plans institutionnel et humain, etc.
Il est aussi question d’échanger avec les experts. A l’ouverture du forum régional sur les opportunités de création des richesses dans le contexte de l’ouverture économique en zone Cemac mercredi dernier, le Pr. Touna Mama a échangé avec les nombreux participants sur le thème retenu. Le secrétaire général du Mincommerce, Haman Oumar, a bien reconnu que ces questions sont d’actualité, quand on connaît le caractère irréversible de l’ouverture économique. « Les défis sont énormes. Comment aborder la mondialisation, alors que la circulation des marchandises est embryonnaire en zone Cemac ? », s’est-il interrogé. La sous-région a besoin d’un plus grand nombre d’experts pour optimiser les négociations dans le cadre du commerce international. Les échanges s’achèvent ce vendredi. Le temps presse, on dit.
