Pour avoir percuté mortellement un passant à Nkoabang, l’homme de nationalité congolaise  a été pris à partie par la population.

Un menuisier a succombé à ses blessures après un accident mercredi dernier au lieu dit Awae Concorde. Le jeune Etienne Martial Zang Messi s’apprêtait à retourner chez lui vers 18h, lorsqu’il a été percuté par un véhicule de marque Mercedes. Le conducteur, de nationalité congolaise, a été immédiatement pris à partie par les populations outrées et aurait sans doute été lynché à mort, sans l’intervention prompte et énergique des éléments de la brigade de gendarmerie de Nkoabang. De sources concordantes, le chauffeur, par ailleurs pasteur, était poursuivi par des conducteurs de motos-taxis. « Il est arrivé à vive allure venant d’Emombo avec un pneu crevé et des benskineurs à ses trousses. Il est tombé sur un embouteillage ici. Il a donc tenté de faire demi-tour. Il s’est retrouvé dans le ravin, après avoir heurté au passage notre collègue. C’est alors que les gens ont accouru et se sont jetés sur lui », raconte Bertrand Dibango, un autre menuiser. Les lattes, planches et autres gourdins ont été mis à contribution dans l’opération de lynchage.

Arrivée avec une dizaine d’éléments, le commandant de la brigade de Nkoabang Rachel Mengue, a eu maille à partir avec la foule en furie. Un premier taxi réquisitionné pour transporter le Congolais couvert de sang sera vandalisé. Ce qui va faire partir le taximan sans demander son reste. Finalement, c’est le véhicule d’un gendarme qui servira d’ambulance, encadré tant bien que mal par les autres éléments. Parvenu à la gendarmerie aussitôt assiégée par les badauds en colère, le véhicule est obligé de démarrer de nouveau en trombe en direction de l’Hôpital central de Yaoundé. Entre-temps, le jeune menuisier de 27 ans percuté rendra l’âme dans une clinique du coin où il a été conduit par sa famille.
Pour l’heure, les jours du pasteur congolais de 37 ans et interné aux urgences de Messa, seraient hors de danger. Une enquête a été ouverte par les gendarmes pour identifier les acteurs du lynchage. De même, le pasteur devra répondre à son rétablissement de ses actes. En attendant, il reste gardé à vue. Quant au défunt menuisier, ses obsèques sont prévues ce week-end.