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Dossier de la Rédaction

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Les eaux « douteuses » toujours sur le marché à Yaoundé

Malgré la mesure d’interdiction du préfet, les commerçants poursuivent leur activité dans les quartiers.


Cinq jours après la décision préfectorale interdisant la production et la vente d’eau de qualité douteuse dans le département du Mfoundi, l’activité semble suivre son cours. Si au centre ville, les vendeurs d’eau en sachet ou en seaux sont invisibles, dans les quartiers par contre, rien ne semble avoir changé.

Carrefour Mvog-Mbi, il est 12 h ce lundi. Au milieu des vendeurs à la sauvette, trois individus munis de sachets d’eau accostent les passants. Au niveau de la Mobil Olézoa, un autre brandit le même produit aux automobilistes. De Ngoa-Ekelle à Biyem-Assi en passant par Tsinga, Briqueterie, Melen et bien d’autres quartiers de la capitale visités hier, les eaux interdites semblent bel et bien en circulation. Et si dans certains lieux, les vendeurs se comptent au bout des doigts, le quartier Mokolo Elobi lui, remporte la palme d’or. A tout bout de rue, ces eaux de qualité douteuses sont à la portée du premier demandeur. Dans les portes-tout, les boutiques, chez les vendeurs à la sauvette, elle est disponible.

Alexandre Tietchou est l’un de ces commerçants. Interrogé sur l’existence du choléra à Yaoundé et sur la décision préfectorale, l’homme affirme qu’il n’est au courant de rien. Au sujet de la provenance de cette eau visiblement impropre et qu’il met à la disposition des consommateurs à hauteur de 10 F le pot, il déclare la puiser à la « pompe ». Par conséquent, pour lui, elle est potable. « Je vend l’eau ici depuis 1990. Et personne n’est venu me dire qu’il a mal au ventre. Je ne sais donc pas pourquoi le préfet va nous interdire de la vendre. Il pense qu’on vivra de quoi. Nous avons des familles à nourrir », lance-t-il. C’est pratiquement la même réponse que nous balance Ali Minche au lieu dit carrefour Messa, avec ses bouteilles et une eau visiblement pas claire.

Débrouillardise. Gagne pain quotidien. Ces vendeurs ne manquent pas d’arguments pour justifier une activité interdite. Et à les entendre, la lutte engagée contre le choléra par le préfet du département du Mfoundi est loin d’être gagnée. Puisqu’à côté de ces commerçants campés dans leur position, de nombreux consommateurs soutenus par la pénurie et la conjoncture ne sont pas également prêts à se passer de cette eau classée douteuse par le Centre Pasteur de Yaoundé. « Je ne peux pas arrêter de boire l’eau vendue dans les sachets. Je suis au quartier Damas. Nous n’avons même pas d’eau. En plus avec le petit commerce que je fais où vais-je trouver de l’argent pour acheter l’eau minérale », s’interroge Olivier N., vendeur à la sauvette. La question de la lutte contre cette maladie qui a déjà fait près de 800 morts à travers le pays et plus de 12.000 malades depuis le 6 mai 2010 devrait donc être repensée par tous.

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