Tout s’est déroulé selon un scénario à la Nollywood
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Voilà qui va certainement raviver la tension à un peu plus d’une semaine des consultations électorales que le Nigeria s’apprête à organiser. Modu Gana Makanike, un dirigeant de l'organisation de jeunesse du Parti des peuples du Nigeria (ANPP), le principal parti de l’opposition, a été sauvagement abattu dimanche dernier à Maiduguri après un meeting de responsables du parti, a indiqué hier lundi la police. Les autorités soupçonnent un acte de la secte islamiste Boko Haram très active dans cette région du nord du Nigeria.
Tout s’est déroulé comme dans ces films nigérians de série B qui sortent tout droit de la firme Nollywood, le Hollywood nigérian où plus de 1200 films de toutes sortes sont tournés chaque année.
Des hommes en moto, armes au poing, sortis on ne sait d’où foncent sur leur victime dans un grand vrombissement de moteur et mitraillent la victime à la kalachnikov (deux Ak-47) avant de fondre dans la foule. Touché à la tête et à la poitrine, Modu Gana Makanike est mort sur le coup, a expliqué hier un porte-parole de la police, Lawal Abdullahi. Il s'agit-là du dernier attentat en date d'une longue série imputée à la secte islamiste Boko Haram, auteur d'un sanglant soulèvement en 2009 dans le nord du Nigeria. Cette secte imperturbablement continue à commettre ce genre d’assassinat spectaculaire en dépit de la sévère répression qui s’abat sur ses membres.
Boko Haram est accusée d'être derrière une série d'assassinats de policiers, de dirigeants communautaires et d'attaques d'églises au cours des derniers mois dans le nord du Nigeria.
Ses militants se battent pour la création d'un Etat islamique au Nigeria, dont la population de 150 millions d'habitants est partagée entre chrétiens et musulmans
Il y a lieu de noter que cet assassinat survient une semaine avant le début d'une série d'élections, notamment la présidentielle nigériane prévue le 9 avril. Mais bien avant elle, se seront déjà déroulées les législatives ( 2 avril), alors que les élections au niveau des différents Etats (gouverneurs) sont attendues le 16 avril.
La fraude et les violences avaient terni le scrutin de 2007, et le président sortant Goodluck Jonathan, candidat à sa succession, s'est engagé à ce que les élections se déroulent cette fois-ci dans le calme et la transparence.