Car l’émergence, ce sont des milliards d’heures de travail, des hectolitres de sueur, des millions et des millions d’heures sans sommeil, des accidents sur les chantiers, beaucoup de succès mais aussi certainement quelques échecs. Au bout, des autoroutes pour relier les grandes métropoles du Cameroun, des ensembles immobiliers offrant un toit aux populations urbaines, des pistes pour désenclaver le moindre hameau de nos régions, des centrales électriques produisant assez d’énergie pour notre économie et pour nos voisins dans le besoin, de l’eau potable pour tous, de l’électricité et Internet jusque dans nos villages les plus reculés, etc. L’émergence, ce sont aussi des millions de touristes qui débarquent, avides de découvrir nos merveilles naturelles et culturelles. Un rêve ? Inaccessible de l’avis de certains, heureusement les moins nombreux.
Mais comment réaliser de grandes œuvres si l’on ne rêve pas ? Hier 28 mars 2011, notre fierté a pris du galon avec le vol inaugural de Camair-Co. Cela faisait des années – depuis l’arrêt des vols de la défunte Camair – que nous marchions la tête baissée. Nous n’avions pas perdu un parent, nous n’avions pas pour beaucoup perdu un emploi ou une opportunité d’affaires. Mais nous ressentions cette fin de la Camair comme un échec personnel. En réalité, chacun des Camerounais le vivait mal. Surtout quand il nous venait de voir des compagnies moins prospères il y a quelques années monter très haut dans le ciel.
Hier 28 mars 2011, l’heureuse combinaison entre le rêve d’un homme d’Etat et sa ferme détermination nous a redonné de la fierté. Un avion aux couleurs nationales a décollé de Douala, capitale économique, et a atterri à Yaoundé, capitale politique. Ou quand le politique et l’économique se tiennent la main. Pour avancer.
Cette compagnie aérienne nationale, le président Paul Biya l’a voulue ; il l’a créée. Il en a tenu le gouvernail, levant les uns après les autres tous les obstacles qui se dressaient sur le chemin. Vision, volonté politique et persévérance ont accouché d’un beau fleuron, d’un nouvel étendard de notre fierté collective.
Vision, volonté politique et persévérance sont à nouveau engagées sur le dossier de l’énergie. Comme pour Camair-Co, Paul Biya a pris le dossier en main. Des années de réflexion et d’études, des années pour monter les dossiers. Et, ces prochains jours, le lancement des travaux de construction de barrages et de centrales hydroélectriques. Des années d’efforts encore et le Cameroun aura la fierté d’être autosuffisant dans ce domaine.
Dans le domaine des infrastructures routières, les signes d’un décollage définitif se matérialisent. La construction d’un deuxième pont sur le Wouri est d’une actualité brûlante ; les premiers tronçons de la route Bamenda – Mamfé sont en chantier ; la Ring Road fait son chemin ; bientôt Yaoundé – Nanga-Eboko va étaler son tapis de bitume, transformant ainsi une difficile épreuve en un parcours rafraîchissant.
Ainsi se décline la marche du Cameroun vers l’émergence. Une marche qui s’annonce sans doute longue. Son initiateur n’a pas voulu vendre du vent ; ce n’est point son style. L’échéance qu’il fixe – un bon quart de siècle à travailler à fond – est réaliste.
Et comme pour toute longue marche, les premiers pas sont ceux-là qui comptent le plus. Ils permettent de mesurer l’assurance et la détermination. A Camair-Co qui a donc fait son premier pas, nous souhaitons bon vent…
