« Nous allons appliquer de manière ferme la décision du préfet interdisant la vente de ces eaux présentant des risques pour les consommateurs. Dès demain (ndlr : aujourd’hui), nous allons descendre sur le terrain avec le maire et les forces du maintien de l’ordre pour traquer les vendeurs». Selon Kildadi Taguieke, sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé II rencontré dans son bureau hier matin, il faut sonner le glas de la sensibilisation. A l’en croire, il faut passer au plus vite à la phase répressive, en s’attaquant aux sources éventuelles du choléra. « L’épidémie est déjà avérée. Il appartient aux populations de nous aider à la combattre. Mais les gens ne prennent pas suffisamment la situation au sérieux », déplore l’autorité administrative.
Une remarque avérée, tant les vendeurs d’eau ne semblent inquiétés ni par la mesure préfectorale, ni par la menace du choléra. C’est le cas de Judith N., une vendeuse rencontrée à l’entrée de cette administration, au carrefour Nkomkana. Approchée, la jeune dame brandit un rapport d’analyse bactériologique du Centre pasteur remis par son livreur. Des agents de la mairie sont pourtant à pied d’œuvre dans la circonscription depuis quelques jours. Selon le maire, Luc Assamba, quelques 300 jeunes des comités d’animation et de développement ont été envoyés en mission de sensibilisation dans les 18 quartiers de l’arrondissement dont les chefs ont été édifiés sur la situation sanitaire actuelle.
A Yaoundé IIIe, la répression est aussi prévue, avant la fin de la semaine. « Nous croyons que les populations sont déjà averties avec les campagnes de sensibilisation menées par les médias. Nous allons effectuer une première descente coup de poing car il y va de la sécurité de tous », annonce Albert Mekodane Obounou, le sous-préfet. Il pense même que la mesure devrait s’étendre aux autres secteurs porteurs de danger pour les populations tels que la vente des aliments en bordure de route, ou même les latrines à canon dans les quartiers.
