Le personnel, les petits patients du Centre mère et enfants de la Fondation Chantal Biya (FCB) et leurs parents étaient étonnés hier de voir parmi eux un personnage inhabituel. Il est passé quasi incognito dans son complet noir. Mais quelques minutes plus tard, après un tour dans les vestiaires, c’est un bonhomme tout rond, avec un gros nez et d’énormes chaussures rouges, coiffé d’un chapeau noir orné d’une fleur de tournesol, qui occasionne de nombreux questionnements du genre « Il y a encore une fête ici ? », « Un clown fait quoi à l’hôpital ? ». Et la réponse ne s’est pas faite attendre.
En quelques minutes, le clown a réussi à capter l’attention des patients et de leurs accompagnateurs, mais aussi des personnels. Avec ses mimiques, ses jeux, ses dialogues improvisés. Tous les services ou presque sont visités. Au niveau des consultations externes, Jérôme Arous, alias Roger Bolé, l’Israélien qui se cache derrière ce costume de clown, en est arrivé à décrisper toute l’assistance, malgré la chaleur, au point d’arracher des applaudissements. Plus touchant encore, ce petit garçon couché en salle d’hospitalisation qui sourit pendant tout le séjour de l’invité surprise, même s’il ne peut bouger de son lit. « Il sort du coma et ne parle pas depuis », explique sa mère, heureuse de le voir réagir. Et c’est justement ça que recherche le « clown thérapeute ». « Mon travail, parce que c’en est un, consiste à faciliter le séjour à l’hôpital à travers l’humour distillé dans un environnement hostile », explique Jérôme Arous.
Son public, un peu timide à son arrivée, lui dit au revoir avec de larges sourires. Et ce après de grands moments de rire. Même le personnel n’est pas épargné. « Il n’y a pas que les malades qui m’intéressent. Quand le personnel est de bonne humeur, il s’occupe mieux des patients. Idem pour les parents qui sont plus positifs face à la situation qu’ils traversent », souligne le comique. Et selon Jérôme Arous, le concept marche bien chez lui en Israël. Ils sont en effet 70 dans son pays à pratiquer ce métier et lui par exemple, travaille dans 147 formations hospitalières. Le souhait de Jérôme Arous est d’ailleurs de laisser des notions aux personnels soignants de tous les hôpitaux où il passe au Cameroun. C’est pourquoi à la FCB, le Clown thérapeute a eu une séance d’échanges avec le personnel après son tour dans les services.
Cette première mission de Jérôme Arous au Cameroun s’effectue dans le cadre de la coopération des échanges culturels et scientifiques entre la République du Cameroun et l’Etat d’Israël. Après la FCB, le clown thérapeute est attendu à la Faculté de médecine et au Centre cardinal Paul Emile Léger. Avant, il a exercé ses talents à l’hôpital de la Caisse. Il souhaite ainsi atteindre plus de 500 patients, une centaine de personnels médicaux ; mais aussi des étudiants en médecine.
