Le Forum international de l’électricité qui se tient depuis mardi à Yaoundé, entend apporter des solutions innovantes pour le développement de ce secteur.

Les besoins en énergie électrique pour la région Afrique centrale sont estimés à 13.000 mégawats par an. Mais l’offre est tellement insuffisante que seul 3% à 35% de la population de cette zone a accès à une fourniture convenable d’énergie électrique. En Afrique subsaharienne, 32 pays sur 48 souffrent de déficit énorme d’alimentation en énergie. Et, selon des estimations récentes, les besoins d’investissements dans le secteur de l’électricité en Afrique sont tellement vastes qu’ils surplombent tous les autres. Routes, aéroports, santé éducation, eau sont battus à plate couture par la demande qui vient du secteur de l’électricité. 600 milliards de dollars, soit un peu plus de 279.000 milliards de F sont nécessaires pour que les Africains puissent avoir un accès équitable à l’énergie électrique en quantité et de qualité. Ce chiffre a été dévoilé au cours d’un des quinze exposés prévus pour la journée d’hier, et dont l’intervenant était Jean David Bile, le directeur général de Aes Sonel. C’est dans le cadre du Forum International de l’électricité (Finelec), organisé par l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel).

Pour tenir sur la route du développement, il faut de l’électricité. C’est un facteur cardinal. D’ambitieux programmes de développement de ce secteur ont été entamés dans les années 90, mais la grave crise qui a sévi à cette époque a très vite fait de les étouffer, certains à un stade encore très embryonnaire. Les colossaux investissements nécessaires n’ont pas suivi, la population a fortement augmenté, les conditions climatiques ont grandement évolué. Conséquence, un énorme retard d’entretien et de renouvellement des équipements a été enregistré. L’offre est restée loin derrière la demande. Une bonne partie des besoins investissements dans le secteur de l’électricité en Afrique concerne la réhabilitation des équipements existants. La vétusté y a fait son lit.

Les experts réunis à Yaoundé veulent « Relever les défis de l’accès à l’électricité en Afrique ». Ils militent ainsi « Pour une planète équitablement électrifiée ». « L’amélioration de l’offre en électricité » est le thème qui a guidé les travaux d’hier. Les experts ont proposé pour cela trois solutions majeures. La première concerne la diversification des sources d’énergie électrique. Le biogaz (à base de déchets), le gaz, et l’énergie solaire (secteur dans lequel l’Afrique fait la course largement en tête) ont été proposés comme des options tout à fait convenables. La deuxième porte sur le cadre réglementaire de l’exploitation de l’énergie électrique. Beaucoup d’opérateurs estiment qu’il n’est pas encore correctement défini. De la prise en compte de cette deuxième solution dépend la troisième : l’amélioration des investissements. L’Etat à lui seul ne saurait apporter tous les financements, il faut absolument que le privé aussi joue sa partition, pour illuminer le continent noir en proie à des pénuries permanentes.