Des fonctionnaires fictifs émargeant au budget de l’Etat, d’autres en détachement doublement payés et ceux en disponibilité toujours pris en charge. Le gouvernement camerounais siffle à nouveau la fin de la récréation et veut débusquer ces fraudeurs qui se laissent encore aller à ce jeu de cache-cache. Après le recensement de 2005, qui a permis de détecter 15.000 agents imaginaires, l’Etat lance la suite de l’opération dans les administrations non touchées. C’est ce qui ressort de la réunion présidée hier à Yaoundé, par le Secrétaire permanent à la Réforme administrative, Jeannine Evehe, en présence de nombreux responsables des ministères de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) et des Finances.
En prenant la parole à l’occasion, Jeannine Evehe a précisé qu’il ne s’agit pas d’un nouveau recensement. Elle explique que, dans le cadre du recensement des personnels de l’Etat effectué en 2005, il y avait cinq administrations principales à gros effectifs dans lesquels l’on n’avait pas procédé au recensement. Il s’agit, du Minedub, Minesec, Minepia, Minader et du Mintp. « Il est donc question de parachever l’opération de recensement des agents décisionnaires déjà en fonction à cette date dans ces ministères, et en même temps, de recenser les fonctionnaires de l’administration, qui sont en détachement dans certaines structures ou mis en disponibilité », indique-t-elle.
Pour la mise en œuvre de cette phase, un calendrier de travail minutieusement étudié a été établi. «Nous avons commencé hier par les services centraux. Les administrations qui sont déjà prêtes, vont voir arriver nos équipes. Les chefs de département ont déjà été informés », révèle Jeannine Evehe. Dans le reste du pays, ajoute le Secrétaire permanent à la Réforme administrative, l’opération commence le 18 avril. Durant cette semaine, les agents recenseurs se déploieront dans les chefs-lieux de région et tous les personnels concernés sont appelés à s’y rendre pour se faire recenser. « Ceux qui ne le feront pas durant cette période seront obligés de venir à Yaoundé », explique-t-elle.
En effet, le recensement du personnel de l’Etat lancé hier est prévu pour s’achever à la fin du mois d’avril. Comme les précédentes campagnes, il vise la maîtrise des effectifs et de la masse salariale camerounaise. Et pour le gouvernement, l’importance n’est plus à démontrer. C’est l’une des raisons pour lesquelles le matériel de recensement a été remis hier à toutes les équipes désignées pour cette opération prévue sur toute l’étendue du territoire national.
