Le directeur Afrique du groupe Bolloré vient de séjourner au Cameroun. Dominique Lafont en a profité pour mener diverses activités managériales agrémentées par le vernissage d’une exposition de photographies au Ccf de Yaoundé. L’une et l’autre action ont permis de voir que pour le groupe qui compte parmi les premières entreprises du Cameroun, il y a lieu d’être « afro optimiste », assure M. Lafont.
La raison en est simple d’ailleurs pour le manager qui a visité les installations de Camrail. Le transporteur qui a importé l’année dernière deux locomotives en a commandé trois autres. « Elles arriveront au Cameroun fin 2011, début 2012 », a annoncé le représentant du concessionnaire. Depuis la grande offensive de la multinationale sur le continent début 1990, l’entreprise qui s’est donné le défi de participer au « désenclavement » du continent envisage donc l’avenir avec optimisme.
Le côté rose des affaires peut être désormais mesuré par les voyageurs du Transcamerounais, se satisfait donc M. Lafont. Des équipements audiovisuels agrémentent d’ores et déjà les voyages dans certaines voitures. La réfection de la gare de Yaoundé se poursuit afin de mieux accueillir clients de toutes les classes, Ngaoundéré suivra également la même rénovation car Camrail souhaite mieux accueillir le voyageur notamment dans les salles d’attente. Des salons VIP sont déjà disponibles à Yaoundé et Ngaoundéré. Le meilleur étant à venir sur ces lignes où la demande croit sensiblement : 53 nouvelles voitures sont en route. Loin des critiques qui s’étaient fait jour à ce sujet, la réponse actuelle de Dominique Lafont sonne comme un pari : « Si vous n’êtes pas convaincu, je vous invite à prendre le train ».
Cela ira donc de mieux en mieux pour Camrail qui entre 2008 et 2010 a fortement augmenté la capacité de trafic marchandises comme celle du volume des voyageurs. Comme les clients en demandent toujours plus en qualité de service, à Camrail, on rappelle que c’est avec des investissements sur la voie ferrée elle-même que l’on se rapprochera des standards internationaux auxquels usagers et transporteurs aspirent légitimement.
Dans cette perspective, le projet d’un Cameroun émergent en 2035 défini par le gouvernement suscite d’ores et déjà l’adhésion de Bolloré. Pour autant, estime M. Lafont, c’est aux autorités camerounaises associées à leurs partenaires internationaux de conduire l’action. Un exemple à ce sujet serait le port de Kribi qui est en construction. « C’est un projet auquel nous souhaitons participer. Nous l’avons dit aux autorités camerounaises quand elles nous ont sollicités en 2008 à travers l’avis d’appel à manifestation d’intérêt et nous avons été pré-qualifiés », déclare Dominique Lafont. Une manière de confiance en l’avenir d’un pays qui pousse le groupe à s’investir dans le mécénat sportif et culturel. « C’est important pour nous, cela fait partie de la vie », estime-t-il.
