Selon le règlement de la Cemac, le blanchiment d’argent consiste en la conversion ou le transfert de biens issus d’un crime ou d’un délit. C’est aussi le cas de toute dissimulation, tout déguisement, de l’acquisition, la détection ou l’utilisation de ces biens. Toute association à la commission de ces actes expose à des poursuites et des sanctions judiciaires. Le Cameroun ayant ratifié des textes régionaux et internationaux qui condamnent et punissent les actions de telle nature. Suivant les termes du premier exposé donné par Jean Bertin Meba, l’un des quatre experts qui animent les échanges, en prévenant et réprimant le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, l’Etat protège son intégrité économique, financière et sociale.
Du point de vue économique, le blanchiment sape les fondements d’une société en générant des comportements antiéconomiques qui faussent par exemple le jeu de la libre concurrence. Puisque ces investissements ne reposent sur aucune logique politico économique. Le phénomène est d’ailleurs un danger pour l’équilibre monétaire, les flux n’étant pas maîtrisés, ils évoluent librement dans le temps et dans l’espace. Sur le plan social, le blanchiment consolide les organisations criminelles. Par cette dérive, le pouvoir peut facilement se retrouver en situation de soumission. Les investissements des blanchisseurs dans certains secteurs peuvent en effet être supérieurs aux budgets que l’Etat y affecte.
Les EMF sont particulièrement ciblés par l’Anif en raison de leur densité au Cameroun. On en dénombre entre 460 et 470. Leur taux de bancarisation (6,6) est par ailleurs supérieur à celui des banques (5,5). Elles ont donc un rôle majeur dans une économie qui dépend à plus de 75% des PME, PMI et du secteur informel. Au cours des deux jours de formation qui s’achèvent ce jour, elles vont se former à l’identification de la clientèle, la détection des opérations douteuses, la conservation et la transmission des documents y relatifs à la cellule de renseignements financiers qu’est l’Anif. Ces séminaires ont débuté en octobre 2010 à Douala. L’Anif entend former tous les responsables des microfinances, avant de passer à une phase purement répressive, si besoin en sera encore.