La capitale économique retient son souffle.
Dans l'entourage de Laurent Gbagbo, les événements s’accélèrent et la situation devient chaotique. Tout semble indiquer que c’est le début de la fin pour Laurent Gbagbo. Nul ne sait comment il va réagir. Ses plus fidèles compagnons, eux, ne se posent plus de questions. Ils décampent ; c’est bien connu, lorsque le bateau coule, les rats quittent le navire. Le général Philippe Mangou, le chef d’état-major des forces armées ivoiriennes, vient de faire défection et a trouvé refuge à l'ambassade d'Afrique du Sud à Abidjan. Il s'y trouve avec sa femme et ses cinq enfants. D’autres défections pourraient suivre.
Un qui ne pourra pas faire défection, c’est le général Firmin Détoh, commandant en chef des forces terrestres. Pour des raisons qu’on ignore encore, il a été assassiné par un de ses gardes du corps. De sources diplomatiques, Blé Goudé le leader des jeunes patriotes proches de Gbagbo, aurait demandé à l’Angola de lui accorder l’asile politique. Cette demande formulée par le canal de l’ambassadeur d’Angola en Côte d’Ivoire fait actuellement l’objet d’âpres débats entre l’ambassadeur et le président angolais qui, dit-on, est très contrarié. Blé Goudé étant sous le poids d’une sanction onusienne, l’Angola refuse de se mettre à dos les Nations Unis, car la convention de Genève qui accorde le statut de refugié politique est une convention onusienne qu’on ne peut accorder à un individu qui est visé par des sanctions de l’ONU. L’Afrique du Sud alors ? Sans doute. De sources concordantes, Pretoria, en plus de sa chancellerie, dispose d'un navire de guerre au large d'Abidjan, le SAS Drakenstein.
Pendant ce temps, l’étau se resserre autour d’Abidjan. Des tirs à l’arme automatique ont été entendus hier dans la commune de Yopougon, à la sortie nord d’Abidjan, provoquant la panique au sein de la population.
Les tirs à l’arme automatique ont commencé à se faire entendre peu avant 10h00 (locale et GMT) dans les environs du quartier Port-Bouet 2, un bastion d’Alassane Ouattara, dans une commune majoritairement acquise à son rival Laurent Gbagbo. Les rues se sont automatiquement vidées et, dans un branle-bas général, les commerces et services ont fermé. Les forces pro-Ouattara sont déjà à moins de 100km de la ville et s’apprêteraient à y entrer par trois fronts.
