Au Benin, la Cour constitutionnelle vient de proclamer vainqueur le président sortant, Yayi Boni, avec 53% de suffrages, dès le premier tour. Sans pour autant faire taire la querelle électorale. Dans la mesure où Me Adrien Houngbédji, candidat de la principale coalition de l'opposition, arrivé en deuxième position avec 35%, conteste toujours ce résultat.
Ce type de scénario courant en Afrique serait dans l’air du temps s’il ne se produisait pas au Benin, un pays rompu à des alternances démocratiques exemplaires. Ce qui confère à l’ancien Dahomey, un patrimoine politique à préserver.
Le Benin, depuis son indépendance en 1960, a certes connu pas moins de cinq coups d’Etat. Mais certains putschistes n’ont pas tardé à remettre le pouvoir aux civils. A l’instar des colonels Christophe Soglo (1964), Alphonse Alley (1969), Paul Emile de Souza (1972). De plus, de la dizaine de chefs qui se sont succédés à la tête de l’Etat, deux ont occupé le poste à deux reprises (Hubert Maïga et Mathieu Kérekou), ce qui montre que dans ce pays, il y a une vie toute la vie après le pouvoir.
Tradition démocratique, tolérance, alternance à la tête de l’Etat… Le Benin a connu en la conférence nationale de 1991, un événement fondateur qui a consolidé les institutions. Sinon comment comprendre que Mathieu Kérekou, le président qui détient dans ce pays le record de longévité au poste et qui a basculé le pays dans le marxisme léninisme, après son coup d’Etat d’octobre 1972, soit revenu au pouvoir en 1996, après en être parti en 1991 par des scrutins transparents ?
D’où vient donc aujourd’hui la fausse note par laquelle la querelle électorale ne cesse de perdurer ? En tout cas les démocrates béninois ont intérêt à ce que cette douloureuse parenthèse se ferme et soit oubliée
