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Dossier de la Rédaction

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Disque: un philosophe dans les bacs

Enseignant de philosophie installé au Canada, Ciriac Oloum vient de mettre sur le marché son premier album « N »oublie jamais… ».


D’entrée de jeu, un indice pour comprendre la tonalité et le fil conducteur de cet album. Son auteur, Ciriac Oloum, qui officiait il y a quelques années encore comme directeur du CES d’Atok avant son départ pour le Canada, est philosophe de formation. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce cursus initial transparaît dans pratiquement chacun des 11 titres qui composent l’album « N’oublie jamais… ». L’opus, sorti fin 2010 mais disponible sur le marché camerounais depuis quelques semaines seulement, est une compilation de chansons à thèmes, à mi-chemin entre l’essai et le pamphlet, où le philosophe chanteur livre ainsi ses réflexions sur des sujets aussi variés que l’acculturation, les relations iniques Nord-Sud, la place de la femme dans la société, la politique ou encore la jeunesse.

Côté instrumental, l’auteur a choisi de surfer sur une vague qui a plutôt bien réussi aux chansonniers, avec des rythmes dépouillés, et des sonorités à forte résonance folklorique. On y reconnaît d’ailleurs aisément la touche du duo Masao qui y a apporté sa contribution artistique. Un style qui se rapprocherait – toutes proportions gardées – d’un Georges Minyem ou Cyrille Effala. A ceci près que les textes ici, à la façon du slam, sont plus déclamés que chantés. Et le pari risqué de Ciriac Oloum, est justement de faire reposer l’essentiel de la valeur de son album sur la puissance de ses paroles.

Un point sur lequel notre avis sera plutôt mitigé. Certes, la maîtrise linguistique et lexicale étalée sont à la hauteur du statut de l’auteur. Mais entre métaphores hégéliennes et sur-utilisation de concepts, les références philosophiques alourdissent le texte au lieu d’en faciliter la digestion. Bien aidés il faut bien le dire, par une « gromologie » qui nuit à la musicalité des paroles, sans en renforcer la densité. Quand on vous assomme de « minorés par des masochistes phallocrates » ou encore « ils se masturbent la conscience dans leur sénilité gériartrique », même si la musique est signée Goldman, ça fait moins envie. Et si dans le fond, les idées sont plutôt intéressantes, leur propension manichéenne, leur ton parfois sentencieux et une tendance à éculer les lieux communs (c’est l’autre nom des clichés) desservent leur rendu.

Pour autant, sans être l’opus de l’année « N’oublie jamais » reste globalement plaisant à écouter. Notamment quelques titres de bonne facture comme « Devoir de mémoire », « Génocide alimentaire » ou encore « Boulimique du pouvoir » qui relèvent le niveau général de l’album. Ciriac Oloum a sans doute pris le parti de ne pas commettre un produit commercial et large public. Il devrait tout de même séduire les initiés du genre.

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