On a pu le constater dès le dépôt des premiers dossiers pour le recrutement spécial des 25.000 jeunes dans la Fonction publique, prescrit par le chef de l’Etat: la tâche n’est pas du tout aisée. Au regard de l’immense engouement que l’opération suscite auprès des demandeurs potentiels d’emploi. Et comme il fallait sans doute s’y attendre mais aussi le craindre, des arnaqueurs de tous bords sont entrés en scène pour dépouiller sans vergogne une masse de postulants naïfs qui ne seront que victimes de leurs propres turpitudes. C’est ainsi que des intermédiaires auto-désignés ont investi tous les lieux de dépôt des dossiers. Avec des supposés passe-droit, ils prétendent être des affidés des responsables haut placés qui ont la bonne décision, contre bien sûr des espèces sonnantes et trébuchantes. Connaissant l’ingéniosité des Camerounais en pareille situation, on peut être certain que dès le départ, de nombreux compatriotes se sont fait correctement plumer. On ne saurait certes inventorier toutes les astuces qui ont cours dans cette opération, tant les uns et les autres rivalisent d’intelligence et de persuasion, mais l’une des plus grosses arnaques a eu pour théâtre Bertoua. Dans cette ville, un jeune s’est fait du beurre en se faisant passer pour un proche des autorités en charge de finaliser les dossiers. Le « petit futé », lui-même candidat, a pu ainsi tranquillement collecter plusieurs dossiers « intéressants » sous prétexte de les acheminer à la bonne porte avant de disparaître dans la nature au grand dam de ses victimes. C’est vrai que beaucoup de candidats revendiquent la transparence dans le processus de bout en bout. Mais on a la fâcheuse impression que c’est essentiellement parmi eux que se recrutent les premiers faussaires.

Pourtant dès le début, le gouvernement a été très clair. C’est dans cette logique que le Premier ministre, chef du gouvernement a souligné à maintes reprises, que les opérations de recrutement s’effectueront dans le respect du sacro saint principe de l’égal accès de tous aux emplois publics et son corollaire qu’est le mérite. Des exigences qui s’accompagnent des principes de transparence, d’équité, de célérité, d’équilibre entre les services centraux et déconcentrés et d’inclusion des jeunes diplômés de la diaspora. C’est dans cet esprit que des mesures ont été prises pour fluidifier les inscriptions en réponse à l’engorgement des circuits et à certains dysfonctionnements observés. Concrètement, les arrondissements ont été érigés en postes de réception des dossiers à Yaoundé. Chacun doit y mettre du sien afin que l’opération soit menée avec efficacité pour que les résultats répondent aux attentes légitimes des populations concernées. A titre de rappel, il faut constamment avoir à l’esprit que la fiche d’inscription est bel et bien gratuite, toutes les candidatures seront prises en compte, ce ne sont pas les 25 000 premiers qui seront admis, point n’est besoin de se déplacer vers Yaoundé, puisque les dispositions sont les mêmes à travers le pays. Il s’agit de se mettre dans un état d’esprit de nature à décourager les arnaqueurs de tous bords.