Sur les 7850 espèces végétales qui composent la richesse floristique camerounaise, 815 d’entre elles sont menacées d’extinction. Ce cri d’alarme découle d’une recherche conjointement menée par l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) et le jardin botanique royal de Londres en Angleterre. Baptisée «Red Data Plan Cameroon», cette étude dénonce entre autres facteurs à l’origine de ce désastre en puissance, la destruction des habitats due aux activités humaines (urbanisation, agriculture, etc), les catastrophes naturelles et les changements climatiques.
Les résultats de la recherche présentés lundi à Yaoundé sont le fruit de multiples descentes sur le terrain qui auront conduit cinq années durant chercheurs et experts en botanique dans les aires écologiques de Dom dans le Nord-Ouest, Lebialem dans le Sud-Ouest et de Mefou dans la région du Centre. L’étude établit que la menace pèse le plus sur les espèces rares telles que le moabi, l’okoumé et plusieurs autres plantes médicinales. Dans sa conclusion, l’étude établit que si rien n’est fait pour éviter la coupe sauvage du bois, les feux de brousse et l’urbanisation anarchique à travers une véritable sensibilisation du public ainsi qu’une véritable volonté politique, le Cameroun pourrait être confronté d’ici peu à une véritable catastrophe écologique.
La cérémonie de restitution des résultats de cette étude présidée au parc zoologique de Mvog-Betsi par Patrick Akoa, secrétaire général du ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature, en présence de Bharat Joshi, haut-commissaire de Grande Bretagne au Cameroun, a donné lieu à la présentation de cinq ouvrages sur la conservation de la biodiversité, susceptibles d’être introduits dans des programmes scolaires, et des volumes 38 et 39 de la publication Flore du Cameroun qui revoit le jour après dix années d’hibernation.
