Ils ont été éliminés pour des raisons diverses et les régions de l’Est, du Sud-Ouest et du Nord-Ouest sont les plus concernées.

« Mon poids m’a trahie. Qui m’a même dit de manger ? », s’interroge une athlète après son passage devant les officiels de judo. Prisca N., 10 ans, ne combattra pas à Limbé où se déroule la 6^e édition des Jeux de la Fédération nationale des Sports scolaires, ligue B. Et pour cause. Elle a 10 kg en plus que la masse requise pour les compétitions de judo. Comme elle, quatre autres judokas ont été éliminés des combats de judo. Oumarou N., autre judoka, fait partir du lot. Lui, contrairement à sa coéquipière, a juste 4 kg en plus du poids requis. « En judo, nous avons juste ces cinq cas. La morphologie n’a encore rattrapé aucun de nos athlètes. Nous statuons actuellement sur les cas de fraude au niveau des licences », tranche l’un des membres de la commission de judo.

Si en judo la masse corporelle est un paramètre essentiel, dans les autres disciplines, les motifs sont lourds. Et la sous commission de morphologie a sévi. « Aspect trop vieux ». Près de 70 athlètes sont frappés par ce motif. En athlétisme, plus de 20 participants ont été mis hors-jeu. En plus, il y’en a d’autres qui, pour falsification de licences seront privés de compétition. « C’est vraiment alarmant comparativement à l’année dernière. En deux journées nous avons déjà ces statistiques, pourtant à Mbalmayo l’an dernier, nous tournions autour d’une cinquantaine de cas », déclare le président de la commission médicale, Dr Zebaze. Le phénomène peut s’expliquer puisque l’âge des Jeux a été réduit à 13 ans chez les filles et les garçons pourtant les mêmes, âgés de 14 et 15 ans, étaient retenus lors des éditions précédentes.

Les régions ne semblent pas encore arrimées à la nouvelle donne. Et pour certains encadreurs, « il n’est pas normal que parce qu’un enfant a une pilosité très développée, une poitrine assez généreuse chez les filles ou des mensurations généreuses se retrouve disqualifié. Il y a des enfants qui se développent pourtant rapidement. Je ne comprends pas cette histoire de morphologie », s’indigne un encadreur. Et pour les athlètes, c’est vraiment humiliant d’être pointé du doigt ou sorti des rangs avant une rencontre. Carine T, l’une des athlètes concernées, sort du terrain de basket en larmes. Ses camarades la huent ou la sifflent. Son visage en larmes, elle l’enfouit dans son maillot. « Mes camarades se moquent de moi. On dit que je suis vieille pourtant j’ai 11 ans. Je veux rentrer chez moi », confie la petite, toujours en larmes. Ils sont nombreux dans cette situation qui essaient d’expliquer à leurs camarades que leurs âges sont en fait de vrais âges même si les spécialistes de la morphologie prouvent le contraire.