Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

« La production du ciment est en déphasage avec les besoins »

Boubakary Abdoulaye, délégué régional du Commerce de l’Extrême-Nord.


 

 On constate depuis quelques jours qu’il y a une pénurie de ciment dans l’Extrême-Nord. A quoi cela est-il dû ?

Justement depuis plus d’une semaine, nous observons la rareté du ciment à Maroua et de manière globale, dans l’Extrême-Nord, due à la faiblesse d’approvisionnement à partir de l’usine Cimencam de Figuil qui, elle-même fait face aux problèmes structurels qui ne lui permettent plus de produire autant pour satisfaire la demande des trois régions septentrionales qu’elle est censée couvrir. Cette année, le problème s’aggrave parce qu’une pièce est abîmée dans l’un des moteurs qui font tourner l’usine. Il s’agit du bandage devenu défectueux. Fort heureusement, la Cimencam a vite passé la commande et la nouvelle pièce est même déjà réceptionnée. Il n’est plus que question de la fixer. Malheureusement, cette attente va durer jusqu’au 17 avril. Cette année, le problème s’est aggravé par l’absence de la matière première au niveau de Figuil, le klinker précisément. La Cimencam a passé la commande 3000 t de ce produit qu’elle vient d’importer. Une bonne quantité est venue par Maroua la semaine dernière, soit 19 camions de klinker, mais il faut dire que 19 camions, c’est juste la production de deux jours. En plus, l’usine de Douala n’arrive pas à renforcer les régions septentrionales comme nous avons eu à bénéficier l’année dernière. Le dépôt de Maroua n’est servi qu’en moyenne que par trois camions de ciment au maximum et les partenaires de Cimencam qui sont disséminés dans les départements ne sont servis que d’un camion par jour et vous comprenez que pour l’ensemble des populations, cela est très insignifiant.

 

Cette pénurie fait prospérer des pratiques spéculatives qu’on a par le passé déplorées, le ciment se vent sur les marchés à Maroua au prix de 8000F, voire 9000F. Que faites-vous pour réguler la situation ?

Chaque fois qu’il y a pénurie sur un produit, les pratiques spéculatives font leur nid. Mais ce que vous soulignez relève des cas marginaux. Il est tout simplement question de trouver du ciment, ce qui n’est pas le cas. Ce qui se passe, c’est que certains consommateurs réels, mais généralement incontrôlables viennent retirer du ciment pour satisfaire leurs besoins personnels ; mais par derrière, ils partent les proposer à des prix souvent très élevés. C’est pour cela que depuis deux semaines, nos équipes sont placées au dépôt pour contrôler la destination finale du ciment qui y sort.

 

Le problème n’est-il pas aussi dû au fait qu’il y a beaucoup de chantiers ouverts dans la région ? Nous pensons par exemple à l’université et bien d’autres grands chantiers.

L’année dernière aussi, nous avions de fortes demandes. Nous avons pris des dispositions pour satisfaire les entrepreneurs des marchés publics à partir de Figuil. Les autres entrepreneurs qui ont des marchés de moindre importance sont servis sur la base des dossiers déposés à la délégation régionale du Commerce et nous suivons leur évolution pour que ces marchés publics ne souffrent d’aucune entrave.

 

Y-a-t-il des solutions durables envisagées pour régler cette pénurie devenue récurrente ?

 Le gouvernement travaille de concert avec les responsables de la Cimencam pour trouver une solution définitive au problème. Il est entre autres questions de l’extension de l’usine de Figuil dont les études sont en cours. D’autres voies sont aussi explorées au niveau du ministère et des partenaires. Mais pour parer au plus pressé et régler ce problème qui est récurrent, le Chef de l’Etat a récemment créé la Mission d’approvisionnement des produits de première nécessité (Mirap) pour faire face à ces pénuries de certains produits essentiels. Le gouvernement prend à bras le corps ce problème pour qu’à son niveau il puisse y apporter une solution.

 

N’y a-t-il pas moyen d’ouvrir le marché de fabrication du ciment à d’autres opérateurs économiques ?        

Le marché du ciment n’est pas fermé. L’on peut importer son ciment, mais il y a un attachement psychologique aux produits locaux, ce qui fait que tant bien même les produits sont importés, les consommateurs sont plus tournés vers les produits Cimencam. Pour le cas de l’Extrême-Nord précisément, le ciment importé entraîne d’autres problèmes liés à la manutention et au coût du transport qui le rend prohibitif pour le consommateur local. Ce problème de ciment se pose toujours avec plus d’acuité en saison sèche comme c’est le cas actuellement dans l’Extrême-Nord où tous les travaux de construction sont pratiquement engagés au même moment.

 

Qu’est-ce qui est fait pour éviter l’exportation du ciment vers les pays voisins ?

 Nous nous contentons de gérer ce dont nous disposons pour satisfaire le maximum de consommateurs possible. Et pour que le ciment qui est destiné à l’Extrême-Nord ne prenne pas d’autres directions, nous disposons des équipes de contrôle et nous avons saisi le gouverneur de la région pour que des mesures puissent être prises de son côté afin que l’ensemble de moyens de pression soient mobilisés dans le contrôle de ces produits.

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière