Des personnels sanitaires ont été formés à la bonne utilisation des tests de diagnostic rapides qui seront bientôt dans le circuit.

Du côté de Mbouroukou, un patient amené en urgence au centre de santé local, avec une forte poussée de fièvre. Conformément aux nouvelles prescriptions de l’OMS, le médecin réclame des examens pour établissement du diagnostic avant prescription. Problème, pas de laboratoire compétent avant Douala, situé à plus de quatre heures routes. De quoi attendre donc une ou deux journées avant que les résultats ne soient disponibles. S’il s’agit de plasmodium Salsifarum, la forme la plus grave de paludisme, ce laps de temps est bien suffisant pour que le patient ne soit plus.

C’est pour y remédier que le ministère de la Santé publique, à la faveur de l’admission du Cameroun au Round 9 du Fonds mondial, a opté pour des tests de diagnostic rapides, conçus et développés par le groupe Standard Diagnostics. Et avant le début officiel de la vulgarisation de ces kits, prévu pour la fin de ce mois d’avril, des personnels sanitaires et autres partenaires communautaires ont été réunis mardi dernier à Yaoundé, pour s’imprégner des modalités d’utilisation des tests. En ouvrant la rencontre de ce qui s’apparente à une formation des formateurs, le ministre de la Santé publique André Mama Fouda a insisté sur l’importance de cette initiative, en rappelant notamment que le paludisme représente toujours la première cause de morbidité et de mortalité dans nos communautés, et que la disponibilité d’un diagnostic fiable dans les plus brefs délais, constitue une étape importante dans la lutte contre la maladie.

Selon Philippe Seung-Min Kang, directeur commercial Afrique centrale et occidentale Standard Diagnostics, les tests rapides permettent un diagnostic en 15 minutes. Le procédé, conçu sur le modèle du test rapide vih ou des tests de grossesse, utilise le principe d’une analyse de sang aux réactifs, et permet même de savoir si l’on souffre d’un palu simple ou de la forme la plus grave. Et parce qu’il est prévu un usage par les patients eux-mêmes, bien en maîtriser la méthode est un gage essentiel de la fiabilité des diagnostics, d’où l’importance de cette formation.

Dans un premier temps, 800.000 tests seront ainsi dispatchés sur l’ensemble du territoire national, à travers les formations sanitaires et quelques communautés partenaires, a indiqué le Secrétaire permanent du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). 4 millions d’autres kits devraient être mis à disposition en 2012 grâce au financement du Fonds mondial, et permettre éventuellement d’élargir les circuits d’approvisionnement aux pharmacies, via la Cename.