Quelle est la situation des armées africaines un demi-siècle après les indépendances ? La préoccupation est au centre d’un colloque de deux jours qui s’est ouvert hier dans l’amphithéâtre du campus du Cours supérieur interarmées de défense à Yaoundé sur le thème : « 50 ans de défense et de sécurité en Afrique : états et perspectives stratégiques ». Ce colloque, le troisième du genre organisé par le CSID depuis sa création en 2005, doit permettre aux experts militaires, aux universitaires, spécialistes des questions de défense et de sécurité, de faire le point sur l’évolution de la stratégie de défense sur le continent ; la posture des armées africaines face aux nouvelles menaces et aux évolutions démocratiques en cours sur le continent, afin de scruter les perspectives qui s’offrent aux forces de défense.
En ouvrant les travaux hier, le secrétaire d’Etat à la Défense, chargé de la gendarmerie, Jean Baptiste Bokam, a indiqué qu’il sera en outre question pour les participants, de comprendre la nature des conflits et des guerres, les menaces diverses qui pèsent sur les pays et la maîtrise de l’évolution des processus démocratiques sur le continent. D’où l’interpellation lancée à l’endroit non seulement des militaires, mais aussi de toutes les composantes sociales. Car pour lui, les enseignements du colloque de Yaoundé intéressent non seulement les pays en crise, mais également ceux qui vivent en paix. Afin que, comme l’a indiqué avant lui le général de division Esaïe Ngambou, commandant du CSID, les armées africaines ne connaissent pas de retard par rapport à l’évolution du processus démocratique.
Pour ce faire, le colloque qui prend fin ce jour, se déroule en quatre tables rondes qui examineront notamment l’ « Evolution de la défense et de la sécurité en Afrique », sous l’animation du général d’armée Pierre Semengue. Il était ici question de l’histoire de la coopération militaire sur le contient et de l’évolution de la défense et de la sécurité dans le cas spécifique du Cameroun. La seconde table ronde conduite par le Pr. Saïbou Issa de l’université de Maroua, s’est penchée sur le cas des armées africaines face aux nouvelles menaces, avec un accent sur la typologie des menaces auxquelles font face les pays africains, les nouvelles formes de conflictualités en Afrique, la problématique des revendications identitaires en Afrique et les armées africaines face au terrorisme.
La deuxième journée des travaux va voir s’ouvrir les débats sur les armées africaines face aux processus démocratiques en Afrique, avec quatre interventions, portant entre autres sur le rôle des armées dans un processus démocratique, les armées comme actrices de développement socio-économique et l’image que la société civile se fait de nos forces de défense. Avant la dernière table ronde qui porte sur « la politique continentale de défense et de sécurité ».
