D’ici 10 ans environ, le Cameroun compte ramener le sous emploi des 75,8% actuels à moins de 50%, grâce à la création de milliers d’emplois formels chaque année. Les grands projets de développement que le pays compte mettre en œuvre sont effectivement capables de lui permettre d’atteindre cet objectif. Mais le niveau de la qualification actuelle de la main d’œuvre n’est pas de nature à permettre à l’Etat d’optimiser ses projections. Compte tenu de cet état des lieux, le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop) a entamé un travail de re-profilage des formations professionnelles, en les harmonisant.
Selon le ministre Zacharie Perevet, « il s’agit de mettre en adéquation la demande en main d’œuvre des structures qui emploient et l’offre que doivent leur présenter les jeunes au chômage ». Le milieu du travail a donc vocation à accompagner la mise en œuvre des compétences. Toute chose qui justifie les conventions cadres et les conventions spécifiques que le ministère signe avec des structures, à l’instar du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam). Le choix des filières (construction d’ouvrages métalliques, montage audiovisuel et maintenance électronique) n’est donc pas gratuit. Elles doivent également favoriser l’auto emploi. C’est cela l’esprit de l’approche par compétence.
Selon Philippe Ngathe Kom, directeur de la formation et de l’orientation professionnelles au Minefop, « il faut tenir compte du contexte socio-économique, procéder à une étude sectorielle et à une analyse de la situation du travail, afin de donner à la formation un meilleur cadre opérationnel. On peut ainsi avoir selon les cas, des formations initiales, continues ou à la carte. » Il a également précisé que les facteurs liés à l’efficacité, l’intégration aisée dans le marché de l’emploi, la capacité de progression dans le domaine de compétence et la capacité de mobilité professionnelle doivent être pris en compte dans les modules de formation. Les équipements, le profil des formateurs, les locaux, doivent tous concourir à la pédagogie de la réussite.
Suivant les normes contenues dans le « Guide de confection des référentiels de formation professionnelles » du Minefop, le cabinet d’étude Aden s’est employé à mettre sur pied les trois référentiels qui ont été validés hier et dont l’application a été lancée, après critiques des experts de chaque domaine. Au cours de la présentation des résultats de son cabinet, Jean Gervais Ayissi a également insisté sur la capitalisation des éléments secondaires, dont l’éthique professionnelle. Le projet a bénéficié d’une subvention de l’Agence canadienne de développement international (Acdi). A en croire Zacharie Perevet, « ces référentiels sont prescriptifs et doivent être appliqués à toutes les structures de formation des filières visées ».
