L’incivisme des transporteurs est en hausse, compte tenu notamment de l’absence des contrôles.
Sylvie G., cadre dans une société de transit de la place raconte à tous ses amis la mésaventure qui lui est arrivée, tant elle est surprise. « Vous vous imaginez ça, un taximan qui ne connaît pas la ville. Alors qu’il devait m’emmener dans les locaux du port de Douala, il a tourné dans la ville sous de faux prétextes, avant d’avouer qu’il ne connaissait pas l’endroit. Selon ses explications, il est basé à Yaoundé mais se trouve à Douala pour deux jours avec un client pour une course. Aussi, il profite de ce temps pour faire un peu de taxi ici, même s’il ne maîtrise pas bien la ville. Mes supérieurs ont encore cru que c’était une façon peu habile de justifier mon retard », explique-t-elle. De tels actes ne surprennent pas outre mesure Edouard Yetchang, Sg du Regroupement des syndicats des transports urbains et interurbains (Rstui). « En principe, c’est illégal. Mais au regard du désordre qui règne actuellement dans les transports urbains, c’est tout à fait possible », confie-t-il.
D’après le Rstui, depuis la suspension des contrôles des Forces de maintien de l’ordre (FMO), le désordre dans les transports urbains a atteint son paroxysme. « La moitié des taxis circulant à Douala n’ont ni immatriculation, ni numéro de portière. Deux tiers des taxis n’ont aucun document les autorisant à faire le transport urbain et par conséquent ne s’acquittent d’aucune obligation fiscale, tout comme ces véhicules ne souscrivent pas de police d’assurances », déclare Thomas Dignou, président du Regroupement des syndicats. Peu de conducteurs de taxis présentent un badge d’identification en règle. Autant de choses qui favorisent les agressions dans les véhicules de transport. Les cars de transports urbains ne sont pas en reste. D’après les habitués de ces véhicules, il s’agit généralement de fourgonnettes réformées transportant 15 à 25 personnes alors que leur carte grise porte 3 places seulement.
Par ailleurs, les transporteurs émettent certains griefs contre des mairies dans le prélèvement des taxes. « A tous ces problèmes, vient se greffer une nouvelle forme de nuisance instrumentalisée par des messieurs qui à longueur de journée, arnaquent et escroquent transporteurs et autres usagers de la route », confie Thomas Dignou, dans une correspondance adressées aux autorités locales. Considérant tout cela, les transporteurs souhaitent que soit mis en mouvement des équipes constituées de Forces de maintien de l’ordre assistées de quelques syndicalistes à la probité avérée, afin que des contrôles soient faits à des intervalles réguliers, pour inciter les transporteurs à plus de civisme et de responsabilité.
