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Dossier de la Rédaction

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"Le chômage des jeunes est devenu un véritable fléau" [interview]

Pr. Robert Nkili, ministre du Travail et de la Sécurité sociale.


M. le ministre, Yaoundé abrite la 8e session du Conseil des ministres de la Commission du Travail et des Affaires sociales de l’Union Africaine. Comment expliquez-vous le choix du Cameroun pour la tenue de cette rencontre ?

Des arguments de poids militent en faveur du choix du Cameroun pour la tenue de cette rencontre. Le premier argument est la paix et la stabilité dont bénéficie notre pays sous la direction du président Paul Biya. Grâce à cette paix et son chef de l’Etat, le Cameroun est respecté dans le monde en général et dans l’Afrique en particulier. Le deuxième argument est la constance du Cameroun dans ses participations aux instances de l’OIT. Et il faut le signaler que depuis 2002, cette participation a connu un grand cru : membre suppléant au Conseil d’administration de l’OIT, puis, membre titulaire élu ; plusieurs années Coordonnateur du Groupe africain, porte-parole du continent, pourvoyeur de plusieurs postes de hauts fonctionnaires au BIT, et, l’année dernière, élu par acclamation, vice-président mondial. Il faut peut-être aussi le noter, votre humble serviteur que je suis est devenu le doyen des ministres du Travail de l’OIT. En 10 ans, le Cameroun au travers de son ministre du Travail est devenu président de la Conférence Interafricaine de la Prévoyance sociale (CIPRES), président du Conseil des ministres du CRADAT, président de la CTAS, président du Comité tripartite sous-régional du dialogue social à la CEMAC, et vice-président mondial de la Conférence internationale du Travail.

Les travaux se déroulent sur le thème « Promouvoir l’emploi pour la cohésion sociale et la croissance inclusive en Afrique ». Tous les pays africains se reconnaissent-ils dans cette préoccupation ?

Sur tous les plans, et tenant compte de la montée du chômage dans le monde en général et en Afrique en particulier, aucun pays ne peut être en marge de cette préoccupation.

En tant que président en exercice de la Commission du Travail et des Affaires sociales de l’Union Africaine, comment jugez-vous la situation de l’emploi sur le continent ?

Comme je l’ai dit tantôt, la situation de l’emploi sur le continent reflète celle du monde entier en général. Le chômage des jeunes est devenu un véritable fléau à combattre.

Quelle appréciation faites-vous des solutions envisagées au niveau de chaque pays ?

Depuis Ouagadougou en 2009, les Chefs d’Etat du continent ont placé le travail décent, l’emploi, la protection sociale et la sécurité sociale au centre de leurs politiques et stratégies de développement. Il s’agit donc au niveau de chaque pays, d’apporter des contributions spécifiques pour la mobilisation des ressources nécessaires au financement des politiques de l’emploi. Chaque pays se déploie à protéger les populations par une sécurité sociale la plus étendue ; garantir, promouvoir et protéger les emplois ; assurer aux masses laborieuses un travail décent.

Où situez-vous l’expérience camerounaise dans cette dynamique ?

L’expérience du Cameroun est à féliciter dans cette dynamique. A partir du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi, lui-même s’inscrivant en droite ligne des Objectifs du millénaire pour le développement, le chef de l’Etat positionne le travail, l’emploi et la protection sociale comme des leviers-clés pour l’émergence du Cameroun. C’est une politique claire, planifiée, avec des actions et des programmes suivis qui est mise en œuvre par le gouvernement : création d’un département ministériel en charge du travail et de la sécurité sociale, d’un autre en charge de l’emploi et la formation professionnelle ; création des structures opérationnelles, Fonds national de l’Emploi, Caisse nationale de Prévoyance sociale, Observatoire national du Travail, Observatoire national de l’Emploi, PIAASI, PAJER-U ; Recrutement de 25000 diplômés à la Fonction Publique, contractualisation des temporaires etc …

Au-delà de ces expériences particulières, n’y a-t-il pas lieu d’envisager une approche commune ?

L’approche commune est à la base de la rencontre de Yaoundé. 53 pays africains viennent à Yaoundé, pour définir une démarche claire pour l’emploi des jeunes, la sécurité sociale des travailleurs du secteur informel et du monde rural et, pour définir un agenda précis pour combattre les vulnérabilités en Afrique à proposer au sommet des chefs d’Etat de Malabo

La protection sociale des travailleurs reste un grand sujet de préoccupation en Afrique. L’Union Africaine peut-elle trouver la formule la plus adaptée ?

La protection sociale est l’un des domaines les plus importants au vu de la représentativité de l’économie informelle et du monde rural, éléments majeurs du tissu social du continent. Ils représentent près de 80% de nos activités génératrices de revenus, mais avec zéro protection sociale. L’Union Africaine, se fondant sur les décisions prises au cours de la 7e session de la CTAS veut mettre l’accent sur la mise à niveau de l’économie informelle et que chaque travail permette de nourrir sa famille, de se soigner et de vivre décemment ; sur la protection sociale pour cette économie informelle et les travailleurs sociaux, de la croissance inclusive et la cohésion sociale, de la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre accélérée du plan d’action de Ouagadougou 2004 sur la promotion de l’emploi et la réduction de la pauvreté.

Les secteurs agricole et informel emploient une large majorité des Africains. Quel type de protection préconisez-vous pour cette masse de travailleurs souvent exposés ?

La situation de l’emploi s’est détériorée en Afrique parallèlement aux effets des crises financières et économiques sur les taux de croissance et la situation dans les pays membres. Des formes d’emploi vulnérable se sont répandues partout dans le continent, affectant les jeunes, les femmes, l’économie informelle et les travailleurs pauvres ruraux, plus sévèrement. Ces secteurs, agricole et informel, étant majoritaires sur le continent, la protection sociale la meilleure est celle qui atteindra ces couches. Le Plan de protection sociale pour l’économie informelle et les travailleurs ruraux (SPIREWORK) prévu dans le plan d’action de Ouagadougou est une plate forme qui aidera le continent à atteindre cet objectif.

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