Depuis dimanche dernier, les réunions se succèdent. Et elles sont quotidiennes. Après la publication des résultats partiels des législatives montrant une forte progression des trois principaux partis d’opposition, chacun peaufine sa stratégie.
L’ACN, l’Action congress du Nigeria de Nuhu Ribadu et le CPC, le Congrès pour le changement progressif de Muhammadu Buhari sont en discussion. L’objectif est de voir s’il est possible de se mettre d’accord sur un candidat unique afin de contrer le président sortant Goodluck Jonathan, crédité jusque là de plus de 60% des suffrages par trois sondages.
Des tractations qui si elles se concrétisent, ne semblent pas inquiéter le Parti démocratique du peuple. « Ils avaient déjà essayé en 2007 et cela n’avait pas fonctionné », a lâché lundi 11 avril, Bello Mohammed, le président du PDP.
Si la suprématie du parti au pouvoir a été érodée à l’issue de ces législatives, le relatif bon déroulement du scrutin, jugé dans l’ensemble libre et transparent, pourrait rejaillir positivement sur l’image du chef de l’Etat sortant.
Les observateurs estiment en effet que Goodluck Jonathan pourrait apparaître comme un homme de confiance, qui met en œuvre ses promesses. Un symptôme de cette possible tendance : quarante-cinq petits partis d’opposition viennent d’apporter leur soutien au président sortant.
Pour éviter tout dérapage aux abords des quelque 120 000 bureaux de vote, la sécurité a été renforcée. La police a été déployée sur tout le territoire. L’armée, elle, devrait patrouiller dans les zones à risques de violence. Dans le centre du pays, zone tampon entre le Nord musulman et le Sud chrétien, diverses mesures de précaution ont été prises, comme l'installation de détecteurs de métaux à l'entrée des mosquées et des églises. Au moins 35 personnes ont été tuées au Nigeria dans des attentats à la bombe et d'autres violences depuis le début de la série d'élections qui a commencé samedi, a annoncé hier la commission électorale.
Le ministère de l'Intérieur a également annoncé la fermeture des frontières terrestres de vendredi midi à dimanche matin. Une restriction de la circulation aux seuls véhicules nécessaires à la bonne tenue des élections, ou assumant des missions d'urgence, a été décrétée.
XINHUA