Des salles de classe sans fouet, des élèves exempts de bastonnade, des enseignants appliquant des méthodes alternatives de correction. Voilà quelques clichés de l’école camerounaise telle que voulue par l’Ong Plan Cameroon dans quelques années. Un rêve encore loin de la réalité locale, où la violence est profondément ancrée dans les mœurs. Laquelle violence, s’exerçant parfois à l’école et à la maison, ne laisse nul autre choix aux victimes de maltraitance que la fugue en direction de la rue.
Pour mettre un terme à cette situation, l’Ong internationale a lancé depuis 2008 la campagne mondiale dénommée « Apprendre sans peur » qui vise à lutter contre les violences en milieu scolaire. C’est dans ce cadre qu’intervient l’atelier de concertation tenu jeudi dernier à Yaoundé. Il s’est agi pour les membres de Plan Cameroon et divers acteurs impliqués dans l’éducation des enfants dont les journalistes, d’élaborer le plan d’action régional en vue de la mise en œuvre de la campagne au Cameroun. Les activités de cette dernière ont été lancées le 18 décembre dernier par le ministre de l’Education de base, Youssouf Adjidja Alim, sur le thème : «Châtiments corporels et traitements humiliants comme source de déperdition scolaire».
Au cours de la rencontre, les résultats d’une étude des Nations Unies sur les violences à l’école ont été revisités. Ils révèlent que 20 à 65% des enfants en âge scolaire sont victimes de violences. Le Cameroun n’est pas exempt de ce phénomène de maltraitance des enfants à l’école au vu de l’étude menée par le Minedub en 2009. Il révèle que les formes de violences les plus récurrentes dans les écoles Camerounaises sont les châtiments corporels, les traitements humiliants et les violences sexuelles ainsi que les brimades. L’ampleur des ces violences est une réalité au Cameroun et diffère d’une région à une autre.
Au terme des travaux en groupe, les axes élaborés ont été collectés pour une nécessaire mise en ordre des idées. C’est en vue d’un déploiement imminent de la machine de sensibilisation sur le terrain, avec des résultats concrets attendus en 2015.
