C’est l’histoire de Kony. Une jeune fille de famille modeste habitant Yaoundé. Mais ça pourrait aussi être celle de n’importe quelle Camerounaise à fleur de l’âge, eu égard au principal sujet abordé ; le vol de bébé. Une pratique bien connue car répandue, hélas !
Le titre et le prologue de l’ouvrage plongent le lecteur dans un suspense terrible. Il s’ouvre sur le désarroi de Kony, consécutif au malheur qui vient de lui arriver, mais dont la nature reste d’abord cachée. Son entourage la prend pour folle, tout comme la police et les nouveaux occupants de la maison où habitait la famille aisée de son fiancé. Elle même en vient à douter de son équilibre psychique. Ensuite, l’auteur ramène les esprits et le lecteur à l’enfance misérable de la jeune fille dans son village natal près d’Ebolowa, puis dans la valse des prémices de son premier amour, avec Allassane, peu après son arrivée à Yaoundé aux côtés de sa sœur. Et c’est seulement dans l’épilogue qu’est révélée la source du tourment de Koné. Le lecteur sait enfin ce qu’il est advenu de son fils qu’elle appellera Saër. Le dénouement devrait surprendre le lecteur.
Le mérite de l’auteur ici réside dans l’art de décrire avec une justesse les détails les plus inimaginables de l’intimité de l’héroïne de son œuvre. « Hervé Madaya réussit incontestablement le pari de raconter, par le regard du sexe opposé, l’amour passion à la première personne », reconnaît Angeline Solange Bonono, écrivaine camerounaise, dans son témoignage en quatrième de couverture. Autres qualités relevées, le rapprochement des religions prôné par l’écrivain ou les perles de sagesse parsemées dans le livre.
Mais on peut penser que le jeune écrivain autodidacte faute en attribuant le forfait à une famille de ressortissants d’un pays étranger nommément cité. Un pays imaginaire aurait pourtant fait l’affaire. En revanche, la description du procédé de la famille incriminée n’a rien de néfaste. Au contraire, elle peut mettre à l’abri d’un tel acte, qui peut arriver à d’autres.