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Dossier de la Rédaction

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Le comportement des médias avant l’élection est lié à leurs intérêts spécifiques [interview]

Laurent Charles Boyomo Assala, coordonnateur du Conseil national de la Communication.


Vos travaux se tiennent à quelques mois de la prochaine élection présidentielle, un sujet qui est d’ailleurs inscrit à l’ordre du jour. Peut-on savoir sur quel aspect vous allez aborder cette élection ?

Au-delà des détails que je ne pourrais donner ici puisque la primeur de nos informations va au Premier ministre auprès duquel nous sommes placés, s’agissant de l’élection comme point de l’ordre du jour de notre session de demain (aujourd’hui NDLR), ce que l’on sait c’est que nous sommes dans une année où il y aura une élection présidentielle donc une année cruciale aussi bien en ce qui concerne le rôle des médias dans la campagne électorale en vue de l’expression des suffrages, mais également du rôle de la régulation. Dans ce domaine là, la régulation des médias qui doit être faite à bon niveau pour permettre d’abord que toutes les voies et les opinions qui sont engagées dans la compétition électorale puisse s’exprimer à égalité, mais également que l’on évite un ensemble de dérapages qui peuvent tenir des limites structurelles des médias. Il est donc tout à fait normal que ce point figure comme point central de notre session.

Quel regard jetez-vous sur la couverture de toutes les activités qui entourent la préparation de cette élection ?

Je reconnais qu’en ce moment se mène un ensemble d’activités, notamment par Elecam, relatives aux inscriptions sur les listes électorales. Et au niveau du RDPC, tel que je l’observe, ils ont commencé une campagne d’intensification des inscriptions sur les listes électorales de manière à permettre que le plus grand nombre d’électeurs camerounais possible puisse s’exprimer à l’occasion de cette élection. De ce point de vue, étant donné qu’il s’agit d’une activité préélectorale qui doit conduire à une élection sans beaucoup de critiques qui peuvent entraîner une crise, je pense que le comportement des médias aujourd’hui me semble tout à fait lié à ce que les médias considèrent comme relevant de leur intérêt spécifique. S’agissant d’une opération qui est presque routinière, on peut difficilement s’attendre à ce que les médias en fassent évidemment la relation la plus grande et la plus large possible. A l’exception évidemment de Cameroon Tribune et d’un ou deux autres organes, j’observe que c’est un sujet qui intéresse peu les médias en dehors de quelques aspects événementiels.

Quel regard jetez-vous sur le paysage médiatique au moment où vont s’ouvrir vos travaux ?

Il est difficile de le dire en peu de mots. Il y a deux orientations qui me paraissent devoir décrire les grandes tendances que l’on observe. Il y a l’orientation économique qui montre une précarisation des médias qui est très importante et qui est fonction de ce qu’évidemment il y a beaucoup de radios qui n’ont pas assuré leur mode de financement. La radio est financée par la publicité et lorsque celle-ci ne vient pas, celle-ci peut difficilement fleurir comme activité économique. Mais il y a également le fait que les lecteurs n’ont pas toujours l’argent pour pouvoir acheter les journaux. Il y a le nombre élevé de chaînes de télévision et la concurrence devient rude au niveau des marchés publicitaires. Ce qui me donne un sentiment de tristesse. La conséquence en est que dans la deuxième orientation, les contenus sont aujourd’hui fragiles et peuvent difficilement fidéliser le public compte tenu de ce que la faiblesse des moyens entraîne la faiblesse des contenus. Mon sentiment est qu’il faille trouver les moyens pour insuffler une dynamique nouvelle au paysage médiatique.

Depuis vos observations sur la couverture des dernières élections, avez-vous le sentiment que celles-ci ont été prises en compte ?

Si je devais émettre quelque avis avant l’élection, je dirais que si la fragilité se confirme et s’accentue, il est à craindre que la campagne au niveau des médias soit effectivement calamiteuse avec des contenus peu consistants. C’est une crainte qu’il faut exprimer. Mais je sais en même temps qu’il y a une capacité de rebondissement des médias camerounais qui montre leur résistance à la durée par le fait qu’il y a certes des pratiques qui du point de vue normatif peuvent être considérées comme déviantes, mais ce sont des pratiques de reconstruction des dynamiques structurelles qui permettent dans le cadre d’une sorte d’économie de survie, de pouvoir se mouvoir. Le problème est que l’élection est un moment trop important pour être laissée à des médias qui sont régis par la norme de l’économie de survie.

Il y a certainement lieu de s’attendre à des propositions du CNC dans le cadre d’une amélioration.

C’est notre rôle. Modestement, nous sommes une sorte d’observatoire de ces médias et nous avons une force de proposition et nous comptons évidemment assumer cette mission.

Comment se porte le Conseil national de la Communication ?

J’observe qu’il y a un regain d’intérêt ces derniers temps autour du Conseil national de la Communication dont chacun sait que les mandats des membres sont arrivés à expiration et dont chacun sait qu’autour du renouvellement de cet organe aussi bien du point de vue de ses textes constitutifs que du point de vue de sa composition, il y a un ensemble de réflexions qui sont menées au niveau du gouvernement mais je ne peux pas me prononcer là-dessus. J’ai été désigné comme Coordonnateur du Conseil national de la Communication jusqu’à la mise en place de la nouvelle structure. J’essaie autant que possible d’assurer la coordination de ces activités là.

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