Le chef-lieu du Dja-et-Lobo, depuis lundi dernier, voit ses rues illuminées la nuit par un dispositif d’éclairage à panneaux photovoltaïques.

Sangmelima, la belle, est-elle également devenue « une cité lumière » ? C’est par l’affirmative que l’on répond ici à cette interrogation. Depuis lundi, 18 avril dernier, les principales artères de la ville, ainsi que la plupart des carrefours des différents quartiers, ont rompu avec l’épaisse obscurité qui les a caractérisés depuis la mort de l’ancien dispositif d’éclairage public. Les habitants de Sangmelima découvrent, avec bonheur, que d’autres pilonnes, installés dans la ville depuis quelques semaines déjà, illuminent la ville à l’énergie solaire. Lesdits pilonnes, œuvre d’une société camerounaise installées à Douala, portent chacun un ensemble de deux panneaux photovoltaïques du haut de leur 8 mètres. Un autre composante, pas moins importante, est constituée d’un coffret contenant une batterie et une carte de régulation, chargées de détecter le soleil et de stocker l’énergie afin qu’elle soit utilisée, comme programmé, de 18 à 6 heures trente toutes les nuits.

La municipalité, maîtresse de l’ouvrage, se frotte visiblement les mains. « Nous sommes pionniers en la matière », soutient André-Noël Essiane. Le maire va tout de suite révéler que c’est grâce à une enveloppe du Feicom d’une valeur de 300 millions de F.Cfa que Sangmelima s’est engagée dans un tel projet. Le risque d’avoir choisi et financé la mise en fonctionnement d’une telle technologie vaut certainement la chandelle, en ce moment où, de par le monde, l’on parle des « énergies alternatives », respectueuses des normes environnementales. « Sangmelima a eu l’audace d’essayer et est aujourd’hui éclairée toute la nuit par une lumière blanche d’un très bon débit. De l’esplanade de la préfecture aux principaux carrefours de la ville, en passant par la grande avenue du « 6 novembre » et ses artères Est et Ouest, sont disposés les 100 premiers pilonnes déjà installés.

Lors du lancement de l’opération « ville solaire » la nuit de dimanche à lundi, seuls 50 des 100 pilonnes ont été mis en fonctionnement. Les 50 autres étaient encore en phase de charge de cinq jours qui doit s’achever ce jeudi. Alors, l’effet des 100 pilonnes solaires sera apprécié à sa juste valeur. « Un autre financement est prêt pour étendre le système dans toute la ville », affirme, heureux, le maire. Les responsables de l’entreprise ayant installé le système réaffirment la fiabilité du système qui est facile, écologique et facile d’entretien. Et face à la question de maintenance, la mairie de Sangmelima procède au recrutement d’électriciens de formation et annonce déjà la phase II du projet qui va voir installés d’autres pilonnes dans les rues et ruelles des quartiers. Quant à la nouvelle mairie, actuellement en construction, l’on affirme que l’ensemble du système informatique, par exemple, sera alimenté au solaire. La ville semble avoir trouvé là une alternative pour pallier aux intempestives coupures d’électricité.