L’ouvrage a été dédicacé jeudi dernier à la Centrale de lecture publique de Yaoundé.

« Lorsque ta mère reviendra, dis lui que ton père est venu et qu’il a dit qu’il va t’emmener en France ». Injonction d’un parfait inconnu à une enfant qui jusqu’à cet instant n’avait de parent que sa mère. La mère de Sandy, l’héroïne du récit, va se plier rapidement à cette décision du père de son enfant, légionnaire naturalisé français et décidé à assumer une paternité laissée à l’abandon pendant de longues années. Mais le retour au village de Sandy, entre temps devenu française se fera sur des chapeaux de roues. Puis un nouveau départ pour sa nouvelle patrie qui se solde encore par une catapulte au Cameroun, dans son village natal, avec en prime, un désaveu de paternité. Un expert de la langue française décrira « Les coulisses de l’Eldorado » comme « l’absurde aventure circulaire de Sandy ».

C’est à une entame tout en assiko que le public venu assister à la cérémonie de dédicace a eu droit. Une ouverture choisie fort à propos, puisque, Sandy, l’héroïne du récit et Marie-Bertille Mawem l’auteur sont toutes deux bassa. Avec une modération assurée par François Bingono Bingono, le public a été servi. Dans la note critique Dr Guy Merlin Nana a parlé de l’Ouvrage « Les coulisses de l’Eldorado » comme d’un « roman court et dense, au rythme très accéléré, plein d’ellipses. Les quelques coquilles rencontrées n’altèrent pas pour autant sa facture ». Marie-Bertille a déclaré mettre en scène « la problématique des droits de l’enfance ». Le parcours de Sandy est en effet pavé de maltraitance, d’esclavage, de tentative d’exploitation sexuelle sur mineure. L’ouvrage dénonce l’aveuglement dont sont victimes les Africains pour qui, envoyer un enfant en Europe, souvent chez un parent, représente une bonne affaire, oubliant les bonnes intentions qui pavent si souvent le chemin de l’enfer.