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Les médias engagent l'avant-match de l'élection présidentielle - « Les journalistes doivent remplir leurs missions » [interview]

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Les médias engagent l'avant-match de l'élection présidentielle
« Les journalistes doivent remplir leurs missions » [interview]
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« Les journalistes doivent remplir leurs missions » [interview]

Pr. Michel Tjadé Eonè, enseignant des Sciences de la Communication à l’Université de Yaoundé II.

Comment jugez-vous la couverture médiatique de la période préélectorale au moment où le Conseil national de la Communication vient de boucler ses assises à Yaoundé ?

Je voudrais dire d’entrée de jeu, que dans un contexte démocratique - et le Cameroun est une jeune démocratie qui se construit- les médias sont intégrés dans le jeu politique en tant qu’arbitre, en tant que régulateur. Par conséquent, dans une période préélectorale, même si nous sommes à 5 mois de la prochaine élection dont nous ne savons pas officiellement la date, les médias doivent se préparer à jouer leur rôle. Ce rôle est celui de la bonne information. Une information traitée dans un souci d’équilibre et d’objectivité. Une information qui respecte l’Etat dans ses trois éléments constitutifs, c'est-à-dire le territoire, la population et le gouvernement. Cela veut dire que le média qui accepte cela doit être à mesure de donner la parole à toutes les composantes sociales surtout à toutes les formations politiques qui sont parties prenantes à l’élection en préparation. Toujours en contexte de démocratie, les médias, parce qu’ils sont très nombreux comme c’est le cas au Cameroun, et parce qu’ils vivent un climat de concurrence, ont besoin d’un organe de régulation. C’est théoriquement le rôle que doit jouer notre Conseil national de la Communication (CNC). Réguler, c’est assurer un fonctionnement normal. Et pour qu’un organe de régulation comme le nôtre puisse jouer pleinement ce rôle, il lui faut un minimum d’autonomie. J’ai envie de dire d’indépendance. Mais le CNC dans sa forme actuelle et selon ses textes constitutifs, est un organe consultatif placé auprès du Premier ministre. A partir de cet instant, l’on peut s’interroger sur la capacité d’un tel organe à réussir une véritable mission de régulation.

La régulation des activités médiatiques pourra-t-telle se faire de la même manière en 2011, avec plus de structures privées qu’en 2004?

Il faut d’abord savoir comment les médias ont assuré la couverture médiatique des élections en 2004. Vous avez raison de dire qu’en 2011, le paysage politique d’abord a changé en termes de pluralisme des partis politiques. Le paysage médiatique s’est aussi considérablement enrichi de nouveaux venus dans le domaine de la presse écrite, mais surtout dans le domaine de l’audiovisuel. Il s’est donc libéralisé, et nous vivons, pour le bien des téléspectateurs et des citoyens, un véritable pluralisme médiatique et audiovisuel. Dans un tel contexte, les principes qui sont ceux d’un traitement équilibré de l’information doivent prévaloir plus que jamais. C'est-à-dire que les journalistes, qu’ils soient ceux du secteur privé ou du secteur public, doivent remplir leurs missions en pleine possession de leurs moyens professionnels dans le strict respect des règles déontologiques de leur métier. C'est-à-dire traiter l’information de façon impartiale, couvrir tous les événements à caractère politique, avant l’élection et surtout pendant la période de la campagne électorale jusqu’au jour du scrutin et même au-delà. Il faut éviter le parti pris idéologique. Cela peut-il être plus possible aujourd’hui qu’en 2004 ? Je voudrais le souhaiter. Il n’y a pas une régulation du secteur privé. Il n’y a pas une régulation du secteur public. Il y a une régulation.

Comment réagissez-vous lorsque des responsables des médias à capitaux privés indiquent attendre une aide du gouvernement dans le cadre de la couverture de la prochaine élection présidentielle ?

Si un responsable de média privé tient ce discours, je suis étonné. Prenons un pays comme les Etats-Unis d’Amérique où le secteur de l’audiovisuel échappe presque totalement au contrôle de l’Etat. Il relève à plus de 95% de l’initiative privée. Il s’agit d’organes qui sont indépendants, vivent de leur capital, recherchent et trouvent leurs sources de financement sans avoir à s’adresser à l’Etat. N’oublions pas que les médias privés au Cameroun revendiquent leur indépendance. Il faut donc que l’on soit conséquent. Si l’on revendique son indépendance, on ne peut pas en même temps se constituer prisonnier d’un financement qui pourrait limiter votre marge de manœuvre. Je dois cependant reconnaître qu’il est du devoir régalien de l’Etat de participer au bon fonctionnement des médias, au nom de la démocratie, et en vue du bon fonctionnement du pluralisme. Il s’agit de tous les médias, y compris ceux du secteur privé.

 

Propos recueillis par J.F.B




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