Hier à Abidjan, la rentrée scolaire était effective partout, sauf dans la commune de Yopougon où se trouvent encore des miliciens armés. Il y a encore eu des échanges de tirs toute la journée. Dans la partie sud d’Abidjan, Kadidja, une élève, disait hier mardi qu’elle était contente de revenir à l’école.
Dans cette école, sur six instituteurs, trois ne sont pas venus. Le directeur d’école ne connaît pas les raisons de ces absences, mais il dit comprendre que dans la situation actuelle où les fonctionnaires attendent encore leur salaire du mois de mars, ses collègues n’ont peut-être pas eu les moyens de payer le transport.
Dans la commune voisine de Koumassi, un autre groupe scolaire comptant sept écoles primaires et une école maternelle, la grande cour de l’établissement est envahie par les herbes. Les élèves sont là depuis une heure et attendent leurs instituteurs. A 8 heures en plus de ses élèves, le directeur de l’une de ces écoles primaires était seul à devoir s’occuper des classes de ses cinq collègues absents.
Comme dans d’autres écoles du cycle secondaire, au lycée moderne de Koumassi, la première impression est qu’il y avait du monde mardi matin. Le proviseur prenait le soin de demander à chacun de ses professeurs comment il avait vécu ses derniers jours, et si rien de fâcheux ne leur était arrivé.
Des élèves et des professeurs étaient absents bien sûr. Le proviseur a même reçu un appel d’un professeur qui s’est réfugié au Ghana, un professeur qui a peur de rentrer dans son pays. Il craint d’être agressé pour son appartenance au parti de Laurent Gbagbo. Il préfère attendre l’évolution de la situation pour décider de son retour à Abidjan.
Enfin, au lycée Blaise Pascal, c’était aussi la rentrée scolaire comme dans tous les établissements qui appliquent le programme de l’enseignement français. Et il y avait des élèves et des professeurs absents.
