Ils ont demandé aux pouvoirs publics de revaloriser le salaire minimum à 80 000 F.

Les travailleurs de la capitale de l’Est ont envahi le stade départemental de la ville aux premières heures du 1^er mai pour célébrer la 125^e fête du travail. Parce que la place des fêtes, qui abrite d’habitude cet événement est en chantier. La délocalisation n’a en rien altéré la solennité et la ferveur des travailleurs, même si certains curieux n’ont pas eu droit au traditionnel défilé motorisé. Toutefois, deux articulations ont marqué cette fête très courue. Le premier moment était consacré aux discours. Comme il fallait s’y attendre, les syndicalistes parlant au nom des travailleurs sont montés au créneau pour demander l’augmentation du salaire minimum, le fameux SMIC, actuellement fixé à 28 250 francs, à 80 000 francs. Mboudi Auberlin, président régional de la CSTC pour l’Est, a expliqué au public que le salaire minimum actuel permet juste au travailleur de manger du riz sauté du 1^er au 31 du mois. Son homologue de l’UGTC fera savoir que le travailleur payé au Smic ne peut s’offrir une sécurité sociale. Dans ce contexte, expliquent les syndicalistes, le travailleur serait incapable de valoriser son travail, par un rendement conséquent. Le représentant des employeurs, Hubert Kellé, directeur général de la FPTC, répliquera en expliquant le thème de la célébration, avant d’exhorter les travailleurs au respect des valeurs du travail…

En réponse aux revendications des travailleurs et aux justifications des employeurs, le gouverneur de la région de l’Est, Adolphe Lele Lafrique qui présidait la cérémonie va insister sur l’esprit de collaboration à préserver entre les pouvoirs publics, employeurs et employés, afin de privilégier le règlement pacifique des conflits de travail. C’est dans ce souci qu’il a rappelé le récent séjour de dix jours du ministre du Travail, Robert Nkili, dans la région de l’Est pour promouvoir le travail décent. Tout comme il va rappeler le contexte politique de l’année électorale 2011 et la place de la région de l’Est dans les projets structurants en cours dans notre pays. Pour Adolphe Lele Lafrique, les travailleurs de l’Est ont intérêt à s’approprier le thème de la célébration, en s’inscrivant à l’école de la discipline, de la perfection et du rendement. Le deuxième moment était le défilé proprement dit des travailleurs du secteur public, des sociétés privées et parapubliques. Et le personnel de l’Agence Sopecam de Bertoua a aussi pris part à cette célébration en défilant aux côtés des autres entreprises du secteur de la communication. La cérémonie a duré plus de trois heures, de 10 à 13 heures.