Le premier Ballon d’or camerounais a été inhumé samedi dernier à Mampang son village natal.
Il est 15h30 ce samedi à Mampang, localité située à quelques encablures d’Abong-Mbang sur la route de Bertoua, quand la terre qui a vu naître Jean Daniel Eboué s’est définitivement refermée sur lui. Les coups de feu qui accompagnent l’inspecteur de police principal à la retraite, n’ébranlent en rien la vive émotion de la famille éplorée, des amis et anciens coéquipiers. Les enfants du défunt sont alors inconsolables. « Je garde de Jean Daniel Eboué, le souvenir d’une icône du football camerounais qui a beaucoup apporté au Cameroun en général et à la région de l’Est en particulier », se souvient Joseph Le, directeur adjoint du cabinet civil à la présidence de la république. « Au nom de toutes les élites de la région de l’Est, je tiens à exprimer toute notre gratitude au Président de la République et à son épouse, Madame Chantal Biya qui ont tout mis en œuvre pour le bon déroulement des obsèques de Jean Daniel Eboué », a poursuivi Joseph Le.
Avant, Jean Daniel Eboué qui quitte la scène à 60 ans avait reçu l’hommage de toute la nation au stade municipal d’Abong-Mbang, là même où le joueur a réalisé ses premiers exploits. « Monsieur Jean Daniel Eboué, au non du président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons commandeur de l’ordre et de la valeur à titre posthume ». Le préfet du département du Haut-Nyong, Jean François Vilon déposait dans la foulée, la distinction sur le cercueil du défunt enveloppé des couleurs nationales. Pendant l’office religieux célébré par Mgr Aloys Nkoa Kek, curé recteur de la cathédrale Sacré cœur de Doumé, vicaire épiscopal chargé du clergé diocésain, le prélat pendant son homélie, va s’appuyer sur la parabole des cinq talents. Pour lui, il faut magnifier la mémoire de Jean Daniel Eboué qui, pendant sa vie terrestre n’a pas reçu qu’un seul talent de la part du créateur. Il a notamment reçu le talent d’être sociétaire du Grand Canon de l’époque, celui d’être un Lion Indomptable, celui d’être le premier Ballon d’or camerounais, d’être inspecteur principal à la police…
Des cinq témoignages qui vont suivre, celui de Jean Paul Akono, ancien coéquipier en club et en équipe nationale ne laisse pas l’assistance indifférente. Parlant au nom des anciennes gloires du football camerounais, Jean Paul Akono va exalter non seulement les grandes qualités techniques du disparu, « il était également très agréable à vivre hors des stades, grâce à ses grandes qualités affectives ». La mémoire de « Jimmy Carter » comme l’appelait affectueusement ses coéquipiers du Canon reste indélébile dans les mémoires des ressortissants de la région de l’Est. « Le ministre des Sports et de l’Education physique (Minsep), a décidé de la réhabilitation totale du stade municipal d’Abong-Mbang dès l’année prochaine. Ce stade sera ensuite dédicacé en la mémoire de Jean Daniel Eboué », a déclaré André Nguidjol Nlend, directeur administratif des équipes nationale et représentant du Minsep.
