« Comment un taximan et son patron ont-ils pu aussi mal tourner ? », s’est interrogé le procureur vendredi dernier au cours de l’audience de Jean Claude T., chauffeur de taxi de profession, au tribunal de première instance du Mfoundi. Il comparaissait aux côtés du propriétaire du taxi en question, Lucien K. En mai 2010, une jeune femme, Moumira N., est victime d’une agression à bord d’un taxi. Ses assaillants lui prennent son téléphone portable et la somme de 8.000 F, avant de l’éjecter du véhicule. Elle dépose alors plainte auprès des services de la Police judiciaire du Centre à Yaoundé.
Quelques mois plus tard, en octobre 2010 précisément, la jeune femme dit reconnaître ses agresseurs dans une rue de la ville. Des faits que l’avocat de la défense a tenté de décrédibiliser. « Lorsque la victime a porté plainte à la PJ, elle a déclaré qu’elle n’a pas vu la plaque d’immatriculation de ce taxi, et qu’elle n’a jamais rencontré le propriétaire. Elle a même reconnu qu’à 20h, heure de l’agression, il lui était difficile d’identifier qui que ce soit dans cette voiture. Et comment a-t-elle pu reconnaître mes clients et ce, plusieurs mois après l’agression ? », a demandé l’avocat de la défense.
Revenant à la charge, le procureur a insisté sur la déposition de la victime, en déclarant que l’identification faite des présumés coupables est valable. « Ces hommes passent leur temps à agresser des femmes et des pauvres gens dans les taxis », a avancé le procureur. Le propriétaire du taxi, Lucien K., accusé de vol aggravé en coaction avec son chauffeur, a avoué ne pas comprendre sa présence dans ce tribunal et a rejeté la faute sur Jean Claude T. Le taximan, quant à lui, a également plaidé son innocence, prétextant être victime d’une erreur judiciaire. Le délibéré sera rendu le 13 mai prochain.
